Hôpital Cochin : enquête interne après la mort d'une retraitée

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avec AFP , modifié à
LE DRAME - La victime s'est rendue samedi à l'hôpital pour une plaie du pied. Le service n'était pas plus sollicité que d'habitude.

L'INFO. Elle aurait succombé à une crise cardiaque, seule, dans la salle d'attente des urgences. L'hôpital Cochin à Paris a ouvert une enquête interne "pour éclaircir les circonstances" du décès "inexpliqué" d'une sexagénaire samedi au service des urgences. De son côté, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé aux hôpitaux de Paris (AP-HP) de  de faire "la lumière dans les meilleurs délais" sur cette mort. Les résultats devraient être connus "dans le courant de la semaine prochaine".

Rayée de la liste d'attente. Cette patiente âgée de 61 ans s'est présentée aux urgences samedi en fin d'après-midi, "pour une plaie du pied" à la suite d'"une chute sans signe de gravité", précise un communiqué de l'AP-HP. Arrivée samedi vers 17h15, "la patiente a été prise en charge dans la 1/2 heure pour un premier examen, qui n'a pas, lui non plus, montré de signe de gravité objectif", selon l'AP-HP. Elle a ensuite été "installée en zone de surveillance, à proximité des soignants". "Il existe des incertitudes sur ce qui s'est déroulé dans les heures qui ont suivi, le décès de la patiente ayant été constaté à 23 heures", par l'équipe de nuit. L'AP-HP.

Des effectifs suffisants. Devant la presse, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, et plusieurs médecins éminents du groupe hospitalier, ont insisté sur le fait que le service n'était pas plus sollicité que d'habitude samedi, soit 152 passages, dans la moyenne constatée ces dernières semaines, et que les effectifs étaient suffisants. Il n'y avait "pas de problème de personnel", selon le Pr Chaussade, qui a recensé trois médecins seniors et trois internes. "Il y a un décès dans des circonstances non élucidées à un moment donné, dans un service qui avait une activité normale et des effectifs adaptés", a appuyé Martin Hirsch.

L'enquête devra dire "quelles ont été les modalités de surveillance et les causes exactes de ce décès", a indiqué le professeur Stanislas Chaussade, président de la Commission médicale d'établissement (CME) de l'hôpital. Il a précisé que cette patiente résidait près de l'hôpital et y avait déjà été hospitalisée plusieurs fois, en raison d'une maladie chronique.

La réorganisation de l'Hôtel-Dieu en cause ? L'association "Hôpital pour tous", à la pointe du combat contre la réorganisation de l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu réfute que les effectifs aient été au complet,. L'association affirme dans un communiqué que "le service d'urgences de Cochin était complètement saturé, comme le sont quotidiennement toutes les urgences parisiennes depuis la fermeture de l'Hôtel Dieu le 4 novembre 2013". L'association enjoint Martin Hirsch de "rouvrir immédiatement" ces urgences dans le plus vieil hôpital de la capitale.

"Pas d’interférence", selon Hirsch. Le directeur général des Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a pour sa part déclaré jeudi qu'"à (sa) connaissance il n'y avait pas d'interférence" entre ce décès la réorganisation très contestée de l'Hôtel-Dieu. Il a ajouté devant la presse que les résultats de l'enquête diligentée seraient connus "dans le courant de la semaine prochaine". Martin Hirsch a précisé que la famille de la patiente n'avait pas porté plainte.