Hautes-Alpes : un geste deplacé pourrait être à l'origine de l'agression au couteau

© Raphaël Maillochon
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G.S. avec AFP , modifié à
Le suspect aurait déclaré au mari des victimes : "tu n'aurais pas dû faire ça devant ma femme", faisant mine de se gratter au niveau de l'entrejambe.

Un geste déplacé pourrait être à l'origine de l'agression au couteau mardi d'une femme et de ses trois filles dans un village de vacances des Hautes-Alpes, a indiqué le parquet de Gap mercredi. Selon cette hypothèse, le mari se serrait gratté l'entrejambe, par-dessus son short, à la vue du suspect et de sa femme.

"Le mari et père des victimes affirme avoir croisé le suspect en train de quitter les lieux (...) après l'agression. Le suspect lui aurait alors déclaré : 'Tu n'aurais pas dû faire ça devant ma femme', tout en reproduisant le geste de se gratter au niveau de l'entrejambe par-dessus son short", a déclaré le procureur Raphaël Balland, dans un communiqué. "Le mari de la victime ne se souvient pas avoir eu un tel geste", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs qu'il était "difficilement compréhensible qu'un tel geste puisse être à l'origine d'une agression aussi grave commise par une personne qui serait saine d'esprit ou dénuée de toute démarche idéologique".

Des témoignages avaient évoqué, dans un premier temps, une altercation à propos de la tenue vestimentaire des victimes, trop légère aux yeux de l'homme de 37 ans. Mais le procureur ne confirme pas cette information.

Aucun phénomène de particulière radicalisation. Le suspect, un Marocain de 37 ans domicilié dans les Yvelines, partageait avec sa famille un appartement mitoyen de celui de ses victimes, au Village vacances famille (VVF) de Lagrand, sur la commune de Garde-Colombe. Mardi vers 09h40, il a asséné des coups de couteau à ses trois voisines de 8 ans, 10 ans et 13 ans, qui prenaient leur petit-déjeuner, ainsi qu'à leur mère de 45 ans. Hospitalisées, les quatre victimes sont hors de danger. "Les perquisitions et premières exploitations des documents et objets saisis" lors des perquisitions dans les Hautes-Alpes et les Yvelines "n'ont mis en évidence aucun phénomène de particulière radicalisation de type islamiste", dit le procureur.

Suivi par un psychiatre et un psychologue. Le magistrat mentionne toutefois un "incident": au cours de sa garde à vue, le suspect "s'est emporté, refusant qu'on lui prenne ses empreintes. Il a alors crié à trois reprises: Allah akbar". L'auteur des coups, qui a gardé le silence pendant sa garde à vue, a par ailleurs dit au procureur "qu'il souffrirait de dépression, mais aussi de schizophrénie depuis plusieurs années".

En invalidité depuis 2009, il aurait arrêté de prendre son traitement depuis six mois. "De fait, sa famille a confirmé qu'il serait suivi par un psychiatre et un psychologue. Tout cela est bien entendu en cours de vérification", a précisé Raphaël Balland. Le suspect devrait être présenté jeudi matin à un juge d'instruction grenoblois.