Grenoble : l'enquête sur la mort d'un homme abattu par des policiers a été classée

La thèse de la légitime défense de la part des policiers a été retenue. La victime les avait menacés avec une machette et un pistolet d'alarme.
La thèse de la légitime défense de la part des policiers a été retenue. La victime les avait menacés avec une machette et un pistolet d'alarme. © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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avec AFP
La thèse de la légitime défense de la part des policiers a été retenue. La victime les avait menacés avec une machette et un pistolet d'alarme. 

Le parquet de Grenoble, en Isère, a classé sans suite mardi l'enquête sur le décès, en octobre, d'un père de famille tué dans une commune voisine par cinq policiers, a-t-on appris auprès du parquet.

La légitime défense privilégiée. Le procureur de la république de Grenoble Jean-Yves Coquillat a retenu la thèse de la légitime défense de la part des policiers, appelés à Echirolles pour un différend de voisinage. Le magistrat a motivé sa décision sur la base de l'enquête "extrêmement minutieuse" menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) de Lyon, qui a été saisie pour déterminer s'il s'agissait d'une bavure.

La famille demande une information judiciaire. "Elle montre que les déclarations des policiers, des témoins, et les constatations matérielles vont toutes dans le même sens", a détaillé à l'AFP Jean-Yves Coquillat. "Les policiers intervenants ont fait feu sur Jean-Pierre Ferrara alors que celui-ci les menaçait avec une arme. C'était une arme d'alarme mais les policiers ne le savaient pas. Ils se sont sentis en danger. Tout est parfaitement clair dans cette enquête", a-t-il ajouté. La famille du défunt, qui estime que toute la vérité n'a pas été révélée dans cette affaire, réclame l'ouverture d'une information judiciaire et la nomination d'un juge d'instruction. Une telle procédure peut être engagée après un dépôt de plainte avec constitution de partie civile.

Les faits. Appelés au domicile de la victime suite à un différend de voisinage le 28 octobre, les cinq policiers avaient tiré sur le quinquagénaire après que ce dernier, en état d'ivresse - avec 2,54 grammes d'alcool dans le sang -, les avait menacés avec une machette et un pistolet d'alarme sorti de derrière son dos. L'homme "a peut-être tiré les cartouches qu'il avait dans ce pistolet à ce moment-là. C'est ce que déclare un témoin. Les cartouches étaient effectivement percutées", a précisé Jean-Yves Coquillat. Placés en garde à vue, les cinq policiers avaient été relâchés le lendemain du drame, tandis que l'IGPN et la police judiciaire étaient saisies.

L'autopsie du corps avait révélé que l'homme de 51 ans était décédé d'un tir mortel sur les trois qui l'avaient atteint au tronc. Au total, cinq coup de feu avaient été tirés par les policiers, à l'aide de trois pistolets automatiques et d'un fusil d'assaut.