Grenoble : cinq gardés à vue libérés

Quatre suspects ont été interpellés puis rapidement relâchés, le 4 juillet.
Quatre suspects ont été interpellés puis rapidement relâchés, le 4 juillet. © MAXPPP
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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Une nouvelle opération de police a eu lieu mardi matin dans le quartier de la Villeneuve.

Six personnes ont été interpellées mardi, vers 7 heures, dans le quartier populaire de la Villeneuve à Grenoble. Agées de 19 à 21 ans, elles ont été arrêtées et placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête portant sur les incendies de véhicules et jets de projectiles contre les policiers intervenus au cours de la nuit du 16 au 17 juillet dernier. Mais en fin de journée, cinq d'entre elles ont été relâchées. Faute de charges suffisantes. L'enquête "se poursuit", a précisé le procureur de la République.

Mercredi dernier, quatre suspects avaient été interpellés puis rapidement relâchés, à la veille d'une visite du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Leurs interpellations s’étaient déroulées dans le cadre de l'enquête sur le braquage, à la mi-juillet, du casino d'Uriage-les-Bains (Isère). La mort de l'un des braqueurs, Karim Boudouda, 27 ans, abattu par la police au cours d'un échange de tirs, avait entraîné trois nuits de violences urbaines à la Villeneuve, dont était originaire le jeune homme.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a déclaré vouloir faire de Grenoble un "symbole" de la lutte contre la délinquance. Il s’est rendu trois fois en moins d’un mois dans la préfecture de l’Isère. Malgré les annonces, les effectifs de police n’ont pas été renforcés.

Des habitants "ulcérés"

Les habitants du quartier dénoncent, pour beaucoup, les méthodes d'intervention de la police. Une mère de famille, sous le couvert de l'anonymat, se dit "ulcérée" parce qu'"on se demande chaque matin ce qui va nous arriver. C'est un cauchemar: les flics n'ont aucun respect. Quand ils arrivent, ils cassent les portes, ils cassent les meubles". "De quel droit les flics défoncent les portes", se demande une autre, tandis qu'un quinquagénaire, tout en condamnant "ceux qui brûlent les voitures", dénonce "la provocation" d'une telle intervention qui ne fait, selon lui que "mettre le feu".

Yannick Biancheri, responsable du syndicat de policiers SGP-FO, a rappelé qu'il y avait eu dans le quartier de la Villeneuve "des tirs à balles réelles sur des policiers" et que "compte tenu de la géographie des lieux, il y avait des précautions à prendre pour procéder à des interpellations dans de bonnes conditions".