Le maire de Draveil, Georges Tron, sera jugé aux assises pour viols

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Guillaume Biet avec Chloé Pilorget-Rezzouk et agences , modifié à
Le maire de Draveil sera bien jugé aux assises pour viols sur deux anciennes adjointes de sa mairie de l'Essonne, la Cour de cassation ayant rejeté son pourvoi, vendredi.

L'info. Georges Tron sera bien jugé aux assises pour viols sur deux ex-adjointes de sa mairie de Draveil, dans l'Essonne. La Cour de cassation a en effet rejeté son pourvoi, vendredi. Me Patrice Spinosi, l'avocat des deux plaignantes, s'est déclaré "très satisfait" de cette décision. Mercredi, lors de l'audience devant la chambre criminelle de la Cour de cassation, le premier avocat général Didier Boccon-Gibod avait préconisé l'annulation du renvoi devant les assises, ce qui aurait impliqué un nouvel examen du dossier, mais la Cour ne l'a pas suivi.

Un "rejet de la stratégie de défense de Tron". L'avocat des plaignantes devant la Cour de cassation, Patrice Spinosi, a estimé au micro d'Europe 1 que "cette confirmation du renvoi aux assises est aussi le rejet d'une certaine stratégie de défense de la part de Georges Tron qui essaie de décrédibiliser les parties civiles, en prétendant que ce sont des affabulatrices, en prétendant qu'elles mentent sur les faits de viols qu'elles revendiquent aujourd'hui." "Cette stratégie n'a pas abouti devant la Cour de cassation et je ne pense pas qu'elle aboutira plus devant la cour d'assises", a-t-il ajouté, insistant : "Peut-être faudrait-t-il envisager une autre stratégie de défense et commencer à reconnaitre une partie des faits qui se déroulaient à la mairie de Draveil."

"Il m'appartient dorénavant de démontrer mon innocence devant la cour d'assises", a déclaré, quant à lui, Georges Tron dans un communiqué, tandis que son avocat, Me Olivier Schnerb a affirmé : "Un innocent n'a rien à craindre d'une cour d'assises". Si l'ex-ministre, se disant adepte de la réflexologie plantaire, a reconnu avoir caressé les pieds des plaignantes, il s'est toujours défendu d'avoir eu des relations ou même des intentions sexuelles. En décembre 2013, après deux ans et demi d'enquête, les juges d'instruction d'Évry - suivant l'avis du parquet -  avaient prononcé un non-lieu en faveur du maire UMP de Draveil. Mais Eva Loubrieu et Virginie Faux, qui dénoncent des agressions sous couvert de réflexologie, avaient fait appel. En décembre dernier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait ainsi décidé de renvoyer Georges Tron devant les assises avec Brigitte Gruel, son ex-adjointe à la Culture.

Victime d'un complot politique ? L'ex-secrétaire d'Etat a souvent dénoncé un complot monté par des adversaires d'extrême droite, mais la chambre de l'instruction a jugé que les plaignantes ne pouvaient "être suspectes de calculs politiques". George Tron a notamment affirmé plusieurs fois que le Front National aurait payé les billets de train des plaignantes pour qu'elles rencontrent l'avocat du parti, Gilbert Collard. Face à ces accusations, l'avocat de Virginie Faux, l'une des plaignantes, a tenu à réagir auprès d'Europe 1 : "Georges Tron continue de mentir en disant qu’il est victime d’un complot du Front National.[...] Or, il est prouvé dans le dossier que les billets ont en fait été réglés par l'ancien directeur de cabinet de Georges Tron lui-même."

Réélu dimanche, à l'issue de second tour des élections départementales, dans son canton de Draveil, Georges Tron a finalement renoncé à briguer la présidence du conseil départemental de l'Essonne, remportée jeudi par le maire UMP de Montegron, François Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan du parti politique Debout la France.

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