Gardes à vue prolongées pour l'ancien patron des stups François Thierry et trois policiers

Ces gardes à vue interviennent dans l'enquête sur une saisie record de cannabis en 2015.
Ces gardes à vue interviennent dans l'enquête sur une saisie record de cannabis en 2015. © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec Pierre de Cossette , modifié à
Les gardes à vue de l'ancien patron des stups et trois policiers ont été prolongées, a appris Europe 1 mardi matin. 

Les gardes à vue de François Thierry, ex-patron de la lutte antidrogue en France, et trois policiers ont été prolongées mardi, a appris Europe 1. Ces gardes à vue interviennent dans l'enquête sur une saisie record de cannabis en 2015, une des affaires qui mettent au jour les liaisons troubles entre la police et les "indics".

Entendus depuis lundi matin. Thierry et trois autres policiers, dont l'actuel n°2 de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), Patrick Laberche, sont entendus depuis lundi matin à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices". Désormais en poste à la Sous-direction antiterroriste (SDAT), François Thierry avait déjà été entendu début mars dans une enquête confiée depuis mi-2013 à des juges d'instruction, après une saisie de cocaïne à l'aéroport parisien d'Orly.

Interrogations sur les pratiques de l'OCRTIS. Dans ces deux affaires, la justice s'interroge sur les pratiques de l'office antidrogue et ses liens avec les indicateurs, acteurs sulfureux mais jugés essentiels pour les investigations. A l'époque, la saisie douanière record de cannabis est saluée par le président François Hollande. Réalisée par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), elle a lieu le 17 octobre 2015 avec la découverte de sept tonnes de cannabis dans des camionnettes stationnées dans le très chic 16e arrondissement de Paris.

Un indicateur controversé. Cette saisie aurait abouti grâce à un "renseignement" obtenu le jour même, d'après un PV de la DNRED. L'OCRTIS avait immédiatement été saisi pour mener des investigations. Mais, rapidement, le parquet de Paris avait découvert que cette importation de drogue était le fruit d'une opération secrète de ce même service, pour infiltrer un réseau de trafiquants, avec l'aide d'un indicateur au rôle controversé, Sofiane Hambli, a expliqué une source proche du dossier.

L'homme, dont l'appartement luxueux donnait sur le boulevard où a eu lieu la saisie, avait pourtant été lourdement condamné dans le passé dans des affaires de trafic de stupéfiants : cinq ans de prison en 2002, avant une évasion lors d'une sortie médicale, puis une peine de 13 ans en 2011. Mais il avait été remis en liberté conditionnelle dès 2014.