Fresnes : un violeur présumé a passé dix jours en liberté par erreur

prison Fresnes, crédit : PATRICK KOVARIK / AFP - 1280
Le prévenu avait passé deux ans en détention provisoire à la prison de Fresnes © PATRICK KOVARIK / AFP
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M.R. , modifié à
À la faveur d'une incompréhension sur un renvoi d'audience, le trentenaire a été relâché. 

Un homme de 35 ans, en détention provisoire depuis deux ans, a été arrêté à Paris vendredi, chez son ancienne petite-amie, après dix jours et onze nuit en liberté. Il avait été relâché "par erreur" de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), raconte Le Figaro samedi.  

Deux ans de détention provisoire... Jean-Paul N. est accusé par quatre jeunes femmes de les avoir violées entre octobre 2013 et mai 2014 à Paris, à Londres et à Toulouse. Comme il avait chaque fois utilisé du GHB, une drogue sédative et amnésiante, les faits ont été requalifiés en agression sexuelle imposée à une personne vulnérable et vol. Il encourt dix ans de réclusion criminelle. En détention provisoire depuis deux ans, il a pourtant été relâché de la prison de Fresnes le 20 février dernier. 

... puis la liberté. Étonné d'être ainsi remis en liberté, le trentenaire s'est rendu dès le lendemain au Tribunal de grande Instance pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'erreur. Courrier du greffe de la maison d'arrêt, on lui a confirmé sa liberté. Il s'est donc installé chez son ancienne petite amie qui l'a par ailleurs accusé de l'avoir violée et rouée de coups avant que la police ne vienne interpeller ce "prédateur sexuel" comme l'ont qualifié les parties civiles, le 3 mars. 

Une erreur autour d'un renvoi d'audience. Le 20 février, le détenu était convoqué à une audience mais a prétendu avoir désigné un nouvel avocat qui n'est jamais venu. Un changement dont Jean-Paul N. était coutumier puisqu'il s'estimait être victime d'un complot, précise Le Figaro. Une avocate commise d'office a donc été nommée et a demandé le renvoi de l'audience pour préparer la défense de son client. Le président du tribunal accepte de prolonger la détention provisoire du prévenu "jusqu'à sa nouvelle audience", le 20 mars. Le soir même, Jean-Paul N. a été libéré pour "une raison inexpliquée". Il faudra dix jours pour qu'il soit de nouveau interpellé.