Financement du FN : Marine Le Pen snobe encore les juges

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M.-A.B. avec AFP , modifié à
La présidente du FN a refusé lundi de se rendre à une convocation dans le cadre de l'enquête sur le financement du Front national. 

Marine Le Pen a invoqué un emploi du temps chargé pour de nouveau refuser de se rendre lundi chez les juges qui enquêtent sur le financement du Front national, a indiqué mercredi une source judiciaire qui confirmait une information du Monde

Des "pressions" de Taubira "sur ordre de Valls". La présidente du FN explique, dans les colonnes du quotidien du soir, attendre une réponse à sa requête en suspicion légitime contre les magistrats instructeurs, qui vise à les dessaisir du dossier. Elle estime ne pas disposer des garanties d'impartialité. "La moindre des choses, c'est d'avoir une réponse à cette requête", assure-t-elle. "On me convoque avant les élections (régionales), c'est un acte politique", estime-t-elle encore, évoquant des "pressions du parquet" et de la garde des Sceaux Christiane Taubira qui les exercerait "sur ordre de Manuel Valls".

Un précédent en octobre. Mi-octobre, la présidente du FN avait déjà refusé de se rendre à une convocation des juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi qui l'avaient convoquée pour l'entendre comme témoin assisté, statut intermédiaire entre ceux de témoin simple et mis en examen.

Soupçons sur le financement des législatives 2012. Le Front national a été mis en examen le 9 septembre pour recel d'abus de biens sociaux et complicité d'escroquerie dans cette enquête qui porte notamment sur le financement des législatives de 2012. Les magistrats ont mis en examen sept autres personnes, dont le trésorier du parti d'extrême droite Wallerand de Saint-Just, tête de liste FN aux régionales en Île-de-France.

La société Riwal au cœur de l'enquête. Les juges soupçonnent le FN, le microparti Jeanne géré par des proches de Marine Le Pen, et l'imprimeur du parti, Riwal, d'avoir mis en place un système d'enrichissement frauduleux avec de l'argent public. Selon le scénario des enquêteurs, Riwal, dirigé par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, aurait notamment surfacturé les prix de kits de campagne (tracts, affiches) vendus aux candidats, dont les dépenses ont été ensuite remboursées par l'État comme le prévoit la loi pour les partis qui obtiennent plus de 5% des suffrages exprimés. Cette thèse est réfutée par le FN.