Fausse-couche à Auchan : plainte déposée pour "non assistance à personne en danger"

La jeune femme, enceinte de trois mois, accuse sa direction d'avoir eu un "manque de considération" à son égard
La jeune femme, enceinte de trois mois, accuse sa direction d'avoir eu un "manque de considération" à son égard © REMY GABALDA MYCHELE DANIAU / AFP
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avec AFP , modifié à
La caissière de 23 ans, enceinte de trois mois, avait perdu son fœtus sur son lieu de travail, alors qu'elle avait manifesté ses douleurs à ses supérieurs.

Une plainte contre X pour "non assistance à personne en danger" et "mise en danger de la vie d'autrui" a été déposée mardi par la caissière d'Auchan City à Tourcoing qui a fait une fausse-couche sur son lieu de travail, a-t-on appris auprès de son avocat.

Un "manque de considération". Le 22 novembre, la caissière de 23 ans, en contrat de professionnalisation dans ce magasin depuis le 1er novembre, a perdu son fœtus sur son lieu de travail. La jeune femme, enceinte de trois mois, accuse sa direction d'avoir eu un "manque de considération" à son égard. "La mise en danger aurait pu être évitée par la visite médicale prévue par la loi, qui n'a pas été effectuée, même après l'annonce de sa grossesse", dénonce son avocat Me Ioannis Kappopoulous, précisant que sa cliente ainsi que la CGT se sont constituées parties civiles. La plainte a été déposée au parquet de Lille.

Une "absence de compassion". "Quand la caissière a annoncé à sa chef qu'elle était enceinte, il n'y a eu aucune prise en considération de ce changement. À plusieurs reprises, elle s'était manifestée auprès de ses responsables sur des douleurs, mais personne n'a réagi", a regretté Habib Hamdoud, délégué syndical CGT à Auchan City. Dans un courrier adressé à sa direction daté du 20 décembre, la caissière écrit aussi avoir été "meurtrie" par l'"absence manifeste d'empathie et de compassion" de ses responsables après sa fausse-couche. "Comme dans beaucoup de dossiers, on traite les gens comme un risque, un coût négatif dans une équation économique", déplore Me Kappopoulos.

Une "instrumentalisation calomnieuse" pour Auchan. De son côté, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte), a annoncé que "l'inspection du travail a été saisie par courrier reçu le 22 décembre et une enquête est ouverte". "Dès que sa hiérarchie a été informée du problème rencontré par l'hôtesse, elle a alerté les secours et l'hôtesse a été prise en charge rapidement", avait cependant affirmé l'entreprise dans un communiqué. "Auchan City s'indigne de l'instrumentalisation calomnieuse de cette situation douloureuse par certaines organisations et d'allégations totalement infondées, comme le démontre tout examen sérieux des faits", avait ajouté la direction. Dans ce même supermarché, une caissière avait été licenciée en juillet pour, selon la CGT, "un préjudice de 85 centimes d'euros", puis finalement réintégrée.