Expulsée de la maison de retraite

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Une nonagénaire a été reconduite pour des impayés. Elle pourrait quand même être réintégrée.

Expulsée pour des impayées. C'est le sort qui a été réservé à une nonagénaire, résidente d'une maison de retraite de Chaville, dans les Hauts-de-Seine. Depuis deux ans, les deux fils de la retraitée ne payaient plus les mensualités. Résultat : plus de 40.000 euros d'impayés. Une situation jugée ingérable pour la direction de la résidence médicalisée privée qui a décidé vendredi de la mettre à la porte. Une solution pourrait cependant être trouvée lundi.

Reconduite par des ambulanciers. C'est donc en pleine période de trêve hivernale que la retraitée a été placée, avec tous ses effets personnels, dans une ambulance, pour ensuite être conduite chez son fils, à Brou, près de Châteaudun, en Eure-et-Loir. Sauf que les ambulanciers ont trouvé porte close. Le fils de la nonagénaire, qui avait décidé de placer sa mère en maison de retraite pour éviter qu'elle se retrouve seule, était en effet en vacances dans le Sud.

Le week-end aux urgences. Coincés à Brou avec la retraitée, les ambulanciers ont eu pour consigne de conduire la pensionnaire de la maison de retraite aux urgences de l'hôpital de Châteaudun. "C’est honteux et complètement illégal en pleine trêve hivernale qui interdit les expulsions, y compris des établissements de santé. L’hôpital va d’ailleurs faire un signalement à la gendarmerie", a commenté un membre du personnel de l'hôpital interrogé par L'Echo Républicain. L'établissement est finalement parvenu à contacter le fils de la nonagénaire. Ce dernier a promis qu'il prendrait sa mère en charge dès son retour lundi.

La maison de retraite rétropédale. Forcé de s'expliquer, Laurent Boughaba, directeur d’exploitation du groupe propriétaire de la maison de retraite privée de Chaville s'est montré très embarrassé, reconnaissant une décision "maladroite".

"La situation ne pouvait plus durer. Il y a un mois et demi, pour les faire réagir, nous n’avons pas trouvé d’autre solution que de rompre le contrat. Nous avons écrit plusieurs lettres recommandées au fils qui s’occupe administrativement de sa maman pour lui demander de la prendre en charge. Nous lui avons téléphoné une dizaine de fois. Mais il n’a pas réagi. Nous avons alors pris l’initiative de faire reconduire sa mère à son domicile, à Brou", explique Laurent Boughaba au Berry Républicain. Mais face à la polémique suscitée par cette affaire, la direction de la maison de retraite de Chaville a assuré dimanche soir que la retraitée pourrait aussi réintégrer l'établissement.

Delaunay prendra "les dispositions nécessaires". Quoi qu'il en soit, Michèle Delaunay, dans un message posté sur Twitter après la publication d'un article sur Europe1.fr, assure que le ministère se penche sur le dossier pour "vérifier l'exactitude des faits".

Mais la ministre fait d'ores et déjà une mise au point : "Une chambre de maison de retraite est un domicile et une personne de plus de 70 ans ne peut être expulsée même hors hiver", assure-t-elle. Michèle Delaunay promet également que si les faits sont avérés, elle prendra "les dispositions nécessaires."