Emmanuel Baudin 1280 3:48
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Ugo Pascolo , modifié à
Pour Emmanuel Baudin, secrétaire général de Force Ouvrière pénitentiaire, c'est le manque de moyens matériel et humain qui a permis au détenu de s'échapper. Une situation qui pourrait se reproduire.
INTERVIEW

Comment un détenu fiché S a pu s'échapper lors de son transfert à l'hôpital, mercredi dernier ? "Tout simplement parce que les trois agents de son escorte n'ont pas d'autres moyens de contrainte que des menottes", explique Emmanuel Baudin, secrétaire général de Force Ouvrière pénitentiaire. "En sortant du véhicule à son arrivée à l’hôpital, le détenu est parti en courant. S'il avait eu des entraves comme cela se faisait auparavant, on aurait évité qu'il puisse prendre la fuite", estime-t-il.

"Un sifflet dans la poche". Invité d'Europe 1 midi jeudi, Emmanuel Baudin déplore le manque de moyens de la prison, qui est en partie responsable, selon lui, de la fuite du jeune homme radicalisé de 21 ans. "On a des textes qui prévoient des équipes armées avec un équipement pour ce genre de situation. Aujourd'hui rien n'a été mis en place, ça fait plus d'un an et demi qu'on aurait dû le faire, mais on a ni le personnel, ni les moyens". "On l'avait sorti quelques jours auparavant avec la police armée pour aller au tribunal et pour nous, l'escorte médicale, c'est un gilet pare-balles et un sifflet dans la poche ! Faut pas s'étonner !", clame-t-il.

"Ça va se reproduire". Autre problème dans cette évasion, le fait que le détenu a été averti qu'il allait sortir de la prison avant cette "extraction médicale". "Il a donc pu prévenir ses complices avec un téléphone portable dans sa cellule", dénonce Emmanuel Baudin. Avant de conclure : "si on n'accélère pas la gestion des détenus dans ce pays, ça va se reproduire", prévient-il.