Évasion de Ouaihid Ben Faïza, l'aîné d'un clan

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avec AFP , modifié à
PORTRAIT DE FAMILLE - Cette famille tient le trafic de drogue de la cité des 4.000 à La Courneuve.

Dans la famille Ben Faïza, je demande le fils aîné : Ouaihid, évadé mercredi à la sortie de l'hôpital de Saint-Denis alors qu'il purgeait une peine de huit ans de prison pour trafic de stupéfiants. Dans la même famille, je demande les petits frères : en prison, pour trafic de drogue. A la cité des 4.000 de La Courneuve, la famille Ben Faïza est connue pour contrôler l'approvisionnement en cannabis depuis le Maroc, via les Pays-Bas. Europe1.fr vous en dit plus sur le clan.

Un réseau familial. "Les Ben Faïza à La Courneuve (...) ils font partie du paysage". Voilà comment le journaliste Frédéric Ploquin décrit le clan dans son livre Génération Kalachnikov : les nouveaux gangsters. Dans la cité des 4.000, Ouaihid, l'ainé, et ses frères, Chérif et Sofiane, ont pris en main le trafic de drogue. "Leur marque de fabrique : des produits de bonne qualité", écrit Frédéric Ploquin.

Dans la fratrie, Ouaihid, 40 ans, est "le dépositaire de la 'marque' familiale et du savoir-faire", Cherif joue les "rôles secondaires", Mohamed, "le plus malin", s'occupe de l'approvisionnement et Sofiane est "l'élément prometteur", détaille Ploquin. Le journaliste estime que le clan a réalisé un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros en 2010, investis notamment dans l'immobilier en Tunisie.

Peu de concurrence, mais... Pour Frédéric Ploquin, l'autorité des Ben Faïza à la Courneuve est telle "qu'ils n'ont pas besoin de recourir à la violence". "La concurrence se tient à carreau dans le quartier", ajoute le journaliste. Pourtant, une autre famille tente de marcher sur leur plates-bandes : les Houmani. Alors pour bien montrer qui commande aux 4.000, les Ben Faïza n'hésitent pas : en 2011, ils font kidnapper la mère Houmani et l'un de ses fils, en fauteuil roulant après avoir reçu une balle dans un règlement de compte, et demandent une rançon d'un million d'euros.

A l'origine d'une petite phrase de Sarkozy. Les Ben Faïza sont aussi à l'origine de l'une des phrases les plus connues de Nicolas Sarkozy. En juin 2005, une fusillade entre trafiquants éclate à la cité des 4.000. Mohamed est impliqué. Un garçon de 11 ans est touché mortellement par une balle perdue, alors qu'il lavait la voiture de son père au pied d'un immeuble. Dès le lendemain, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait promis de passer la cité "au Kärcher" pour la "nettoyer, au propre comme au figuré". Et ironie de l'histoire : l'avocat de Mohamed Ben Faïza n'est autre que celui de... Nicolas Sarkozy.

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