Essonne : "on est vraiment dans la peur"

Un "dispositif de surveillance renforcée" est mis en place dans l'Essonne depuis vendredi
Un "dispositif de surveillance renforcée" est mis en place dans l'Essonne depuis vendredi © Maxppp
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avec Walid Berrissoul , modifié à
REPORTAGE - L'auteur présumé des 4 meurtres reste recherché. La population s'inquiète.

Sur la nationale 7, un panneau : "bienvenu à Grigny". A peine 20 mètres plus loin, quatre motards en uniforme procèdent à des contrôles routiers avec une attention toute particulière pour les deux-roues. Car depuis le 6 avril, un dispositif de "surveillance renforcée" est en place dans le département de l'Essonne, théâtre d'une série de quatre meurtres commis entre le 27 novembre et le 5 avril.

Gilles vient de donner ses papiers aux agents des forces de l'ordre. Sa moto ressemble un peu trop à celle que traquent les policiers. "En plus, elle est de couleur bleu et blanc, comme la Suzuki qu'ils recherchent", souligne Gilles au micro d'Europe 1. "S'ils ne sont pas très branchés deux-roues, à tous les coups je me fais 'serrer'. Je m'arrête et puis je leur donne mes papiers. Qu'est-ce que je vais faire d'autre ?", insiste-t-il.

"On est vraiment dans la peur"

Un fourgon de police nationale près d'un carrefour ou une voiture banalisée derrière un rond-point. La présence des forces de l'ordre est tantôt discrète, tantôt visible. D'ailleurs, Samia n'hésite pas à venir les voir dès qu'elle remarque un détail sortant de l'ordinaire. "Il y a eu deux motos suspectes qui sont passées à Grigny donc on le signale", note la jeune femme. "On essaie de les aider au maximum pour retrouver ces individus. On est vraiment dans la peur. Je rentre dans mon hall, je vérifie s'il n'y a personne. Ça devient invivable", soupire Samia.

"Ça ne va pas m'empêcher de vivre"

Cette méfiance des habitants se manifeste même lors des sorties en famille. Christophe et son fils Raphaël, 4 ans, échangent quelques ballons de foot au milieu d'un parc quasi désert. "On est prudent mais ça ne va pas m'empêcher de vivre. Je vais sortir de chez moi, c'est sûr. J'ai donné des consignes à mon fils en cas de problème : si ça tourne mal, tu cours", conclut le père de famille.