Epoux Balkany : la justice saisit leur moulin, vend leur villa aux Antilles

Les déboires judiciaires s'accumulent pour Patrick et Isabelle Balkany.
Les déboires judiciaires s'accumulent pour Patrick et Isabelle Balkany. © AFP.
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B.W avec AFP et Théo Maneval , modifié à
JUSTICE - Les juges d'instruction en charge de l'enquête pour fraude fiscale visant Patrick et Isabelle Balkany ont ordonné la saisie du moulin de Giverny où réside le couple et mis en vente leur villa de Saint-Martin. 

Les déboires judiciaires s'accumulent pour Patrick et Isabelle Balkany. Après avoir confisqué leurs passeports, les juges ont saisi le luxueux moulin dans l'Eure, où le député-maire (Les Républicains) de Levallois-Perret et son épouse résident, et vendu leur propriété des Antilles. Explications. 

Le luxueux moulin de Cossy...saisi. Dans le cadre de l'enquête pour fraude fiscale visant le couple Balkany, les juges d'instruction "ont ordonné la saisie" du moulin de Cossy, une propriété de quatre hectares avec piscine, court de tennis et green de golf, évaluée à plusieurs millions d'euros et située à Giverny (Eure), a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information de Charlie Hebdo.

La villa Pamplemousse...vendue. Par ailleurs, la villa Pamplemousse sur l'île de Saint-Martin aux Antilles, saisie par la justice il y a quelques mois, "vient d'être vendue", a indiqué la source proche du dossier, sans préciser le montant de la transaction. Cette résidence est estimée à "environ trois millions d'euros", d'après cette source.

Depuis qu'ils en ont fait donation à leurs enfants dans les années 1990, les époux Balkany ne sont plus propriétaires de cette résidence, mais en gardent l'usufruit. Les époux Balkany, poursuivis pour "blanchiment de fraude fiscale", "corruption" et "blanchiment de corruption", ont longtemps nié en être les propriétaires. Placée en garde à vue en mai 2014, Isabelle Balkany avait finalement fait volte-face, reconnaissant posséder cette demeure, mais elle avait affirmé que son mari n'était pas concerné et que le bien avait été financé par le fruit d'un héritage.

La cellule de renseignement antiblanchiment de Bercy, Tracfin, avait mis en évidence que la demeure antillaise appartenait à une série de sociétés écrans en Suisse, au Panama et au Liechtenstein. 

Les enquêteurs s'intéressent aussi à une autre villa à Marrakech. La justice soupçonne d'avoir acquis villa à Marrakech en se dissimulant derrière des sociétés off-shore et d'avoir utilisé comme prête-nom l'un de leurs proches, Jean-Pierre Aubry, ancien directeur général de la société d'économie mixte d'aménagement de Levallois, la Semarelp. 

Une décision "contraire au droit" ? L'avocat des époux Balkany, Grégoire Lafarge, conteste cette décision des magistrats instructeurs au regard du droit. "Voilà deux juges d’instruction qui décident de révoquer une donation, de dire qu’elle est irrégulière. […] Les époux Balkany ont l’usufruit de cette maison, et après ? Elle ne leur appartient pas, elle appartient à leurs enfants. Et saisir la propriété contre ceux qui ne font qu’occuper, c’est contraire au droit", a-t-il réagi au micro d’Europe 1. 

"Tout cela est très excessif, c’est la marque d’un certain acharnement", estime l’avocat qui prévient : "Lorsque de surcroît, la règle du droit est heurtée, il n’y a pas autre chose à faire qu’à faire appel et à espérer que la cour d’appel nous donne raison."