Enzo, victime de parents en perdition

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Devant les assises du Gard, sa mort a été décrite comme la "rencontre de deux misères".

La première journée d'audience du procès a permis d’en savoir un peu plus sur la mort d’Enzo. L'enfant est décédé dans son lit le 5 janvier 2008 près d'Alès, dans le Gard. Le drame serait la conséquence "de la rencontre de deux misères". C'est ce que semblent indiquer les débats qui ont débuté lundi devant les assises du Gard.

Pour Antoine Garcia, l'un des deux avocats du beau-père d'Enzo, cette affaire reste "un grand désastre, la rencontre de deux misères: celle d'une jeune femme en perdition ou presque, et celle d'un jeune père de famille qui était à la recherche d'une structure stable".

Cindy Meyrueix, la mère de l'enfant, est accusée de non-assistance à personne en danger. Son compagnon, François Gimenez, est accusé de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de moins de 15 ans", ainsi que de "tortures et actes de barbarie sur un mineur de moins de 15 ans de manière habituelle".

Un compagnon “agité“

A la barre lundi, les experts-psychiatres ont évoqué, concernant François Gimenez, père de trois enfants nés d'une précédente union, "une personnalité complexe, un sujet limite, capable d'être tantôt très calme, très affectueux, tantôt très agressif ou très agité".

Selon eux, une injonction de soins est nécessaire. Evoquant le souvenir du petit Enzo, dont il fréquentait la mère depuis quelques semaines, François Gimenez avait déclaré à l'un de ces experts chargé de l'examiner en détention: "J'y pense, j'ai envie de me suicider, je l'aimais bien".

"Mon client n'est ni le tortionnaire ni le bourreau qui a été trop souvent décrit. Les débats feront apparaître qu'il s'agit d'un accident", a tenu à préciser son avocat, maitre Garcia.

Une mère immature

Concernant la mère, les experts ont décrit une personnalité immature, faible et dénuée de réactivité devant des faits graves. Cindy Meyrueix a expliqué à la cour avoir, la nuit du drame, absorbé un médicament pour dormir et ne pas entendre son fils pleurer.

Avocat de l'association Enfance et Partage, seule partie civile dans ce procès, Michel Sollier ne croit pas à la thèse de l'accident. "La maltraitance sur les enfants mineurs est souvent le fait du cercle familial", a-t-il assuré.

Les débats reprendront mardi matin avec l'examen des faits. Le verdict est attendu jeudi.