Elle "ressuscite" au CHU de Bordeaux

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avec AFP , modifié à
"C’est une forme de miracle", raconte le directeur de l’hôpital dans lequel elle s’est réveillée.

"Ce sont mes fils qui m'ont expliqué que l'on voulait me débrancher car c'était fini". Une patiente de 60 ans, qui avait été déclarée "très certainement cliniquement morte" par un médecin, s'est réveillée quelques heures plus tard dans un hôpital de Bordeaux.

Elle fait un malaise au courant d'un traitement

Lundi, Lydie Paillard, suivie pour un cancer depuis 2005, à Lormont en banlieue bordelaise, fait un malaise, lors du traitement médical préalable à une séance de chimiothérapie. Tout de suite après, elle est ranimée par un médecin urgentiste mais ce dernier, après avoir pris l'avis d'autres médecins, annonce par téléphone à ses enfants que leur mère, placée sous un appareil respiratoire, "est très certainement cliniquement morte".

"On nous a dit qu'elle était morte, que c'était irréversible et qu'elle ne reviendrait pas", raconte Sébastien Paillard, le fils de Lydie. "Ils voulaient nous faire signer une décharge pour débrancher la machine qui la faisait respirer. Si on l'avait fait, cela aurait été comme signer son acte de mort", poursuit-il.

La famille ne comprend pas comment Lydia, arrivée à pied avec son mari pour la séance de chimiothérapie, peut se trouver dans cet état. Vers 15 heures, sur l'insistance de ses fils, étonnés aussi qu'on lui diagnostique une tumeur au cerveau dont ils n'avaient jamais entendu parler, la patiente est transférée par le Samu au CHU de Bordeaux. Elle y subit un scanner qui ne révèle pas de mort cérébrale, confirme le directeur de la clinique.

"Une forme de miracle"

Elle se réveille environ 14 heures plus tard au CHU de Bordeaux. "C'est une forme de miracle", reconnaît le directeur de l’hôpital, estimant que l'urgentiste a commis une "erreur de communication" mais pas "une erreur médicale car il lui a sauvé la vie".

"Je me souviens juste du fait que je me suis trouvée mal après avoir reçu une injection d'un produit destiné à ne pas vomir", explique aujourd’hui Lydie Paillard. Elle est toujours hospitalisée au CHU de Bordeaux et se sent "plus fatiguée que d'habitude".

"Je ne réalise absolument pas ce qui s'est passé mais je crois que ce sont mes trois fils qui sont le plus choqués", poursuit-elle.

La direction de la polyclinique va proposer à la patiente et à sa famille de rencontrer l'équipe de médecins afin qu'ils parlent de ce défaut de communication.

La famille Paillard a pris un avocat et veut porter plainte. "Une plainte est à l'étude afin qu'une enquête soit menée pour préciser les négligences commises dans ce dossier", a confirmé son conseil bordelais, Me Nicolas Rothé de Barruel.