Échirolles : qui sont les frères militaires ?

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Jean-Luc Boujon et , modifié à
Les jeunes hommes interpellés lundi soir sont suspectés d'être à l'origine de la bagarre mortelle.

Quelle est la responsabilité des deux militaires dans la mort de Sofiane et Kevin dans un quartier sensible de Grenoble ? Alors que quatorze personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur la mort des deux jeunes, le profil des frères militaires intrigue les enquêteurs.

Repérés grâce aux caméras de vidéosurveillance

Selon le procureur de la République, Jean-Yves Coquillat, les deux jeunes hommes sont "à l'origine de la bagarre". C’est dans deux casernes de l’armée française, au 54e régiment d’artillerie à Hyères, dans le Var et au 93e régiment d’artillerie de montagne à Varces, en Isère, que les suspects ont été interpellés lundi soir.

Les enquêteurs craignaient que les deux jeunes hommes n'aillent retrouver leur père, parti récemment en Algérie, selon des informations du Parisien. Ils ont finalement pu être repérés grâce aux images "très précises" de la vidéosurveillance installée le long des voies du tramway. Placés en garde à vue, les suspects originaires de la Muraille de Chine, une cité emblématique d’un projet social des années 1970 à Échirolles, nient toutefois avoir participé à la bagarre mortelle.

"Ils n'ont aucune éducation"

Au micro d'Europe 1, un habitant de la cité dresse un portrait bien peu flatteur des deux militaires. "C'est le genre de personnes qui n'ont aucune éducation, pas de parents, ils rentrent chez eux quand ils veulent. Ils n'ont pas de diplôme, on les voit traîner souvent, un peu partout, devant les lycées. Ils n'ont que ça à faire de leur journée", déplore l'habitant d'Échirolles.

Selon ce dernier, l'armée constituait la seule solution pour les ramener dans le droit chemin. "Ils sont partis à l'armée non pas parce qu'ils souhaitaient s'engager mais parce que c'était la seule voie possible pour eux. Et même avec l'armée, ils partent en cacahuète comme ça", constate-t-il au micro d'Europe 1.

"Ils ne se recadreront jamais"

Pour cet habitant d'Échirolles, le cas des deux suspects est "irrécupérable". "Ce ne sont même pas des cas sociaux, il n'y a même pas de mots pour les décrire. Les éducateurs on beau parler vingt fois avec eux, ils ne se recadreront jamais. Ils sortent de chez eux avec un couteau et espèrent s'embrouiller avant quelqu'un. Ça devient hallucinant", estime le riverain.

Parallèlement à l'interpellation des deux militaires, onze personnes se trouvaient toujours en garde à vue mercredi matin. Deux autres fuyards, considérés comme les plus dangereux, sont toujours recherchés.

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