Échirolles : "naturel que je parle à Hollande"

. Lors de sa visite à Échirolles dans le cadre de l'enquête sur le meurtre à l'arme blanche de deux jeunes d'un quartier près de Grenoble, François Hollande a été apostrophé par une femme en colère.
. Lors de sa visite à Échirolles dans le cadre de l'enquête sur le meurtre à l'arme blanche de deux jeunes d'un quartier près de Grenoble, François Hollande a été apostrophé par une femme en colère. © Max PPP
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Jean-Luc Boujon et , modifié à
- La femme qui a interpellé le chef de l'État lundi demande plus de sécurité. 

Elle n'a pas hésité à interpeller le chef de l'État lundi soir. Lors de sa visite à Échirolles dans le cadre de l'enquête sur le meurtre à l'arme blanche de deux jeunes d'un quartier près de Grenoble, François Hollande a été apostrophé par une femme en colère se plaignant de la situation des jeunes dans ce quartier et du manque de sécurité.

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Au micro d'Europe 1, celle-ci est revenue sur le drame qui a coûté la vie aux deux jeunes et expliqué les raisons qui l'ont poussée à s'adresser au président de la République. "J'ai voté pour lui et j'ai pensé que c'était naturel que je lui parle. C'est un être humain avant tout. Donc je ne voyais pas le président, je voyais l'être humain en face" commente-t-elle au micro d'Europe 1.

"On ne sait plus comment faire"

L'habitante a alors confié à François Hollande que son fils avait lui aussi été victime des problèmes d'insécurité dans le quartier. "Mon fils aussi, il a vécu ça. Il n'est pas mort, heureusement. Ces deux-là, il ne faut pas qu'ils soient morts pour rien", a crié lundi soir cette mère de famille.

"Il ne faut plus que cela arrive" :

Interrogée par Europe 1, l'habitante d'Échirolles a confirmé ses inquiétudes concernant la sécurité du quartier. "Je lui ai dit que ce serait bien que tout le monde soit en sécurité, que personne ne risque sa vie pour un regard. On va faire quoi ? Mettre des œillères ? Il faut regarder tout droit ? On ne sait plus comment faire, je ne veux plus de ça. Ce qu'il s'est passé, il ne faut plus que cela arrive", a-t-elle estimé.

"Ils avaient des projets"

A la suite d'une première dispute, Kevin, étudiant en master, et Sofiane, âgés tous deux de 21 ans, ont été lynchés vendredi soir à Echirolles, par un groupe d'une quinzaine de jeunes munis de manches de pioche, de marteaux et de couteaux.

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Pour la mère de famille, les deux jeunes victimes "ont disparu pour rien". Et d'ajouter au bord des larmes : "ils avaient des projets, on aurait pu les voir marier avec des enfants, sortir de chez leurs parents. Et là nous allons les voir à leur enterrement et là je trouve ça dégueulasse".