Droit de retrait pour des profs mayennais

Les enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait suite à des violences perpétrées dans l'établissement.
Les enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait suite à des violences perpétrées dans l'établissement. © MAXPPP
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avec Noémie Schulz , modifié à
Suite à des violences, les enseignants du collège de Craon ont cessé le travail mardi.

Il n’y aura pas de cours assurés mercredi matin au collège de Craon, en Mayenne. Les enseignants ont en effet décidé d’exercer leur droit de retrait suite à des violences perpétrées mardi matin suite à l’arrivée dans l’établissement de 14 élèves de Seine-Saint-Denis, renvoyés plusieurs fois d’autres collèges de leur secteur.

"Ils se sont jetés sur nos élèves"

Les violences ont commencé quelques heures à peine après leur arrivée dans le cadre d’un ERS, les internats pour élèves perturbateurs. Dès la première nuit, lundi soir, les 14 fauteurs de trouble ont dégradé l’internat. Puis mardi matin, juste après le petit déjeuner, ils s'en sont pris aux autres collégiens. Cinq d'entre eux ont reçu des coups. Les autres restent encore très choqués.

"Ils se sont jetés littéralement sur nos élèves. Il y a eu un moment de panique parce que 14 élèves frappaient, donnaient des gifles à nos élèves, le mardi matin à 08h10", raconte à Europe 1 Zelia Malhaire, professeur d'anglais. "Ça nous fait un peu mal de demander leur renvoi, mais là, le projet n’est pas convenablement porté pour qu’il fonctionne. Les délégués des parents et les professeurs demandent purement et simplement le retrait de cet ERS pour reprendre le travail. "

Pas question d’arrêter

L’inspection d'académie de Seine-Saint-Denis tente de dédramatiser en expliquant que les 14 élèves n'ont pas tous été violents. Seuls cinq d'entre eux ont donné des coups, et ils ont immédiatement été renvoyés chez eux. Mais pour les autres, pas question d'arrêter un dispositif préparé depuis plusieurs mois. Il y aura des ajustements.

Cette réponse ne satisfait ni les profs, ni les parents du collège de Craon. Les enseignants sont d'ailleurs prêts à faire durer leur droit de retrait, et préparent déjà des cours par internet.