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Anaïs Huet , modifié à
POLÉMIQUE JUDICIAIRE - Jean-François Bohnert, procureur de Rouen, a balayé sur Europe 1 la polémique sur le raté judiciaire du double meurtre de Rouen.
INTERVIEW

Un début de polémique s'installe après la mort par strangulation de deux personnes, le 14 novembre à Rouen. Le suspect - placé en garde à vue - est un Rwandais d'origine ougandaise, déjà condamné en 2011 et qui aurait dû faire l'objet d'une expulsion vers le Rwanda à sa sortie de prison. Pourquoi l'homme n'a-t-il pas été renvoyé dans son pays, comme prévu ? Pour le procureur de Rouen, interrogé dans Europe Soir, "ce n'est pas directement un problème lié à la justice française".

Un raté diplomatique. La mesure d'expulsion a fait l’objet de démarche de l’autorité préfectorale. "Mais s’agissant d’un individu dont la nationalité était encore sujette à questions à ce moment-là, les autorités diplomatiques des pays potentiellement concernés n’ont pas souhaité donner suite aux demandes de la préfecture, tant et si bien qu’il n’a pas pu être expulsé", a expliqué Jean-François Bohnert. "Nous sommes tributaires des informations que les pays étrangers veulent bien nous mettre à disposition".

La justice et l'administration françaises hors de cause. Pour le procureur de Rouen, les vérifications et les démarches ont été entreprises par la justice et l'administration françaises. "De mon point de vue, les obligations sont déjà remplies", a-t-il déclaré. Jean-François Bohnert regrette cependant que ces dispositions n'aient pas pu aboutir, empêchant de prévenir ces deux crimes. "A l’avenir, il faudra acquérir une certitude suffisamment rapide pour pouvoir déboucher sur la remise d’un individu déclaré persona non grata sur le territoire français, vers son pays".