Un journaliste de la société de production Keep in News (KIN) a demandé à des mineurs de se déguiser en clown et de faire peur à des passants à Douai, dans le Nord, pour les besoins d'un reportage TV qui aurait dû être diffusé dans le magazine 66 Minutes sur M6. C'est ce qu'a indiqué jeudi le procureur de la République de la ville, qui a dénoncé une pratique "inadmissible".
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Que s'est-il passé ? Mercredi vers 19 heures, la police municipale a surpris dans un parc deux jeunes âgés de 16 ans habillés en clown qui tentaient de faire peur aux passants. Les deux faux clowns étaient suivis par un journaliste qui les filmait, a indiqué le procureur.
Recrutés sur Twitter. Interpellés par la police, les deux jeunes ont raconté qu'ils avaient été contactés et recrutés par un journaliste de 35 ans sur Twitter afin d'illustrer la vague des "clowns agressifs", qui se développe en France depuis deux semaines. D'après la même source, le journaliste, venu de Paris, a apporté les masques de clown. Un des mineurs était en possession d'une bombe lacrymogène.
Dans le bureau du procureur. "J'ai convoqué dans mon bureau le journaliste, le rédacteur en chef et le patron de la boîte de production pour un rappel à la loi, car c'est inadmissible", a expliqué Eric Vaillant jeudi soir, au lendemain de l'incident. "Les policiers doivent s'occuper d'autres choses que des clowns provoqués par les journalistes", a-t-il ajouté. La maison de production en cause, Keep in News, travaillait pour le magazine de la chaîne M6 "66 minutes".
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M6 se désolidarise de la boîte de production. La maison de production en cause, Keep in News, travaillait pour le magazine de la chaîne "66 minutes". M6, dans un communiqué de son service de presse publié jeudi soir, a évoqué le non respect du "code de déontologie de la profession", et s'est "désolidarisée" de KIN. La chaîne précise qu'elle "n'acquerra ni ne diffusera" le sujet sur le phénomène des clowns agressifs, qui a fait récemment souffler un vent de panique, notamment dans les villes du Nord-Pas-de-Calais.
"Provocation d'un mineur à commettre un délit". Pour le procureur, "il s'agit d'une provocation d'un mineur à commettre un délit, en l'occurrence des violences sur des personnes. Ce sont des faits réprimés de cinq ans de prison et de 150.000 euros d'amende". En outre, "il y a également une infraction à la vie privée car le journaliste n'avait pas demandé l'autorisation des parents alors qu'il filmait des mineurs", a rappelé Eric Vaillant, soulignant qu'il n'y aurait cependant pas de poursuites.
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Le procureur a aussi précisé que les mineurs n'ont pas été payés par le journaliste, qui se sont juste vu offrir un verre dans un bar.