Un couple de l'Ain interpellé pour propagande djihadiste

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Jean-Luc Boujon avec et AFP , modifié à
Cette opération de la gendarmerie, révélée par Le Progrès, a conduit à l'interpellation d'un couple soupçonné de faire la propagande de l'organisation Etat islamique.

L'info. Soupçonné d'appartenir à un présumé réseau de propagande djihadiste, un couple a été interpellé dans l'Ain mercredi soir, révèle Le Progrès. L'opération, menée par la gendarmerie, a eu lieu à Ambérieu-en-Bugey, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Lyon, dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Bourg-en-Bresse, a confirmé jeudi le ministère de l'Intérieur.

"Un important stock de livres, DVD, drapeaux a été saisi", indique un communiqué de presse du ministère. Des sources proches de l'enquête avaient précédemment fait état de drapeaux de l'organisation Etat islamique, dont la vente est interdite en France. 

Un reportage diffusé sur M6. Cette opération aurait été menée à la suite d'un reportage diffusé sur M6, consacré aux milieux réputés proches de l'organisation terroriste. Un reportage dans lequel des habitants auraient reconnu leur petite rue calme et tranquille, proche du centre-ville, restée bouclée une bonne partie de la nuit. "On a regardé l'émission, et on a reconnu notre voisin avec sa femme", raconte au micro d'Europe 1 Fanny, voisine du couple. "Ils étaient très discrets, c'est assez choquant, je ne pensais pas ça de mes voisins", poursuit-elle.

Dans ce reportage, un homme et une femme étaient filmés en caméra cachée, se vantant de leur commerce florissant d'articles consacrés à la propagande djihadiste. Le couple a été placé en garde à vue. Les enquêteurs, qui n’excluent pas d'autres arrestations, doivent désormais déterminer s'il ne s'agit que de commerçants indélicats, ou si leur entreprise camoufle d'autres activités. 

Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "il s'agit de la première application de l'article 421-2-5 du code pénal, créé par la loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, réprimant l'apologie et la provocation au terrorisme". Cette disposition prévoit jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende lorsque les faits ont été commis en utilisant internet. Le procureur de Bourg-en-Bresse devrait tenir une conférence de presse jeudi, pour préciser davantage les résultats de cette opération.