Dieudonné autorisé à jouer à Metz vendredi

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
JUSTICE - Un tribunal de Metz autorise Dieudonné à jouer son spectacle vendredi soir dans la ville, malgré la décision de l'exploitant de la salle.

Depuis son post Facebook "Je suis Charlie Coulibaly", plusieurs salles de spectacle essayent de faire annuler la venue de Dieudonné pour son dernier spectacle. Mais à Metz, celui qui sera jugé le 4 février prochain en correctionnelle pour apologie du terrorisme se produira bien sur scène vendredi soir, selon une décision du juge des référés de Metz. "Il n'y a aucun vainqueur, c'est juste le droit qui a gagné", a déclaré l'avocat du polémiste.

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"3.500 billets" vendus. Maître Sanjay Mirabeau, l'avocat de Dieudonné, avait saisi la justice en référé après la décision du propriétaire de la salle de spectacle où doit se produire Dieudonné d'annuler le spectacle. La magistrate a enjoint vendredi après-midi la société exploitant les Arènes de "laisser pénétrer immédiatement dans la salle de spectacle" l'artiste et son personnel technique, ainsi que d'ouvrir "l'accès au public au moins une heure avant le spectacle". Au vu des circonstances, ce dernier devrait commencer avec deux heures de retard, soit vers 22 heures. 

Selon le défenseur de Dieudonné, 3.500 personnes ont acheté un billet pour ce spectacle. Les organisateurs s'attendaient à en vendre 500 de plus au guichet le soir-même.

À Strasbourg, Limoges, Nice. Le groupe Vega, actionnaire des Arènes de Metz, avait annoncé jeudi l'annulation du spectacle de Dieudonné à la suite de la "résiliation du contrat d'accueil" signé avec l'artiste. Il en a fait de même vendredi pour le spectacle prévu samedi au Zénith de Strasbourg, dont il est également actionnaire. Une nouvelle audience en référé, sollicitée par la défense de Dieudonné, est prévue samedi matin dans la capitale alsacienne, a-t-on appris de source judiciaire.

Plusieurs autre villes de province, dont Limoges et Nice, ont indiqué qu'elles souhaitaient que le spectacle de l'humoriste-polémiste soit annulé.

Un spectacle déjà joué plusieurs fois. L'avocat du polémiste avait contesté vendredi devant le juge des référés à Metz l'annulation du spectacle par l'exploitant de la salle. Il avait estimé qu'il n'y avait "aucun motif" à cette décision. Me Mirabeau a rappelé que l'objectif de sa démarche était de "normaliser l'usage de la liberté d'expression, exactement comme cela s'est fait avec la Une de Charlie Hebdo".

Il avait également rappelé que le spectacle avait été vu par les autorités et avait déjà été joué "sans trouble à l'ordre public" à Paris, à Nantes fin décembre et à Toulouse samedi dernier, après les attentats à Paris.

Vega a dit déplorer "profondément" la décision de justice à Metz vendredi, "particulièrement dans les circonstances actuelles", selon un communiqué du groupe, qui entend faire appel de cette décision. Mais l'ordonnance de référé est "immédiatement exécutoire à titre provisoire et sans constitution de garantie particulière, même en cas d'appel", avait précisé la juge de Metz.

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Dieudonné s'explique. Dans une vidéo mise en ligne jeudi 22 janvier, Dieudonné explique sur son "Je me sens Charlie Coulibaly". Il s'agissait seulement d'une "saillie drôlatique", selon les mots de l'humoriste. "Je voulais dire non à cette guerre programmée (...) comme la voix du Poilu en 14-18 aurait pu dire, dans le traquenard des tranchées : 'je me sens franco-allemand' parce qu'il était fatigué", poursuit Dieudonné.