Deux casinos braqués coup sur coup

Le commando armé n'a pas tiré mais a blessé un employé à coup de crosse
Le commando armé n'a pas tiré mais a blessé un employé à coup de crosse © Capture d'écran Street view
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avec Nathalie Chevance et agences , modifié à
Les casinos d'Aix-en-Provence et de La Ciotat ont été braqués dans la nuit de dimanche à lundi.

Après le casino Partouche d'Aix-en-Provence, braqué dans la nuit de dimanche à lundi, c'est le casino de La Ciotat, appartenant au même groupe, qui a été visé quelques heures plus tard par des braqueurs. Trois hommes cagoulés et armés ont fait irruption dans l'établissement de jeu au moment de la fermeture. Ils ont braqué le vigile et se sont fait conduire jusqu'aux coffres qu'ils ont fait sauter à l'explosif, a indiqué une source proche de l'enquête. Le montant du butin n'était pas déterminé en milieu de journée.

Un butin de plus de 100.000 euros

A Aix-en-Provence, le scénario était également parfaitement rôdé. Sept malfaiteurs, selon les informations d'Europe 1, ont braqué dans la nuit de dimanche à lundi le casino Partouche d'Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, emportant avec eux un butin de plus de 100.000 euros. Parfaitement organisés, ils ont commis le braquage en deux minutes, montre en main.

Cagoulés et armés de Kalachnikov, les sept hommes sont arrivés à bord de deux puissantes voitures volées. Quatre d'entre eux se sont dirigés vers les coffres des machines à sous et des jeux, tandis que deux autres sont restés dehors pour faire le guet et qu'un troisième homme est resté posté dans le hall.

"Ils font ce qu'ils veulent"

Ils n'ont pas eu besoin d'ouvrir le feu pour se faire comprendre. "Très professionnels, ils ont fait coucher tout le monde et tout le monde s'est mis à terre", raconte Michel Albanesi, le président du casino, alors que 500 personnes se trouvaient dans l'établissement au moment du braquage. Seul un employé a été frappé par l'un des malfaiteurs, "car ils ne trouvaient pas d'argent", précise le président du casino. "Ils avaient chacun une sacoche et à quatre personnes, ils ont ramassé tout ce qu'ils trouvaient. Apparemment, ils connaissaient bien l'endroit", ajoute-t-il.

Munis de gants, ils n'ont laissé aucune empreinte, selon Michel Albanesi, mais les caméras du casino ont en revanche tout enregistré. Ce dispositif de sécurité est jugé bien insuffisant par les clients et le personnel : "Ils savent que personne n'est armé, ils font ce qu'ils veulent", juge un membre du personnel. La proximité du commissariat, situé à moins de 100 mètres du casino, n'aura d'ailleurs même pas dissuadé les malfaiteurs.

Serge Picone, délégué du personnel au sein du groupe Partouche, réclame plus de sécurité. "La situation dans les casinos commence à devenir grave et préoccupante", souligne le syndicaliste. "Apparemment, il n’y a plus d’argent que dans les casinos. Il n’y en a plus dans les banques. Je pense que le gouvernement devrait agir", poursuit-il. "On va parler de métier à risque. On voudrait qu’il y ait un renforcement de la part de la police, qu’il y ait des rondes tout autour du casino. Il faudrait qu’ils soient là en permanence".

La même équipe de braqueurs ?

L'enquête a été confiée par le parquet de Marseille à la brigade de répression du banditisme (BRB) de Marseille qui est également en charge du braquage, deux heures plus tôt, du casino d'Aix-en-Provence. Les enquêteurs tentent de faire le lien entre ces deux attaques mais des "zones d'ombres" subsistent dans la mesure où le nombre de braqueurs et la tenue des malfaiteurs seraient différents, a précisé une source proche de l'enquête .

Dans les éléments qui accréditeraient l'intervention de la même équipe, un témoin du braquage du casino d'Aix-en-Provence a entendu distinctement l'un des braqueurs dire "y en a pas assez", a rapporté cette source. Au total, depuis le début de l'année en France, 11 casinos ont été braqués. Le 26 février, un autre établissement de jeux du département, le casino municipal de Cassis, a connu un sort identique pour un butin estimé à 350.000 euros. L'enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB) de Marseille.