Détournements de fonds publics : la maire de Montauban mise en examen

brigitte barèges 1280
© AFP
  • Copié
C.P.-R. avec AFP , modifié à
Brigitte Barèges, maire de la préfecture du Tarn-et-Garonne, a été mise en examen pour détournements de fonds publics et placée sous contrôle judiciaire, jeudi.

La maire de Montauban depuis 2001, Brigitte Barèges, a été mise en examen jeudi pour "détournement de fonds publics par personne dépositaire de l'autorité publique ou investie d'une mission de service public", a annoncé le procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau. "Elle a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire avec une caution de 100.000 euros", a-t-il indiqué, précisant "qu'elle était repartie chez elle".

L'élue du parti Les Républicains avait été placée en garde à vue mardi matin, dans le cadre d'une enquête préliminaire confiée à la police judiciaire de Toulouse qui concerne "le financement par la municipalité de Montauban d'un emploi possiblement fictif d'un chargé de communication à la mairie".

Trois ex-collaborateurs également mis en examen. Trois proches de Brigitte Barèges - également placés en garde à vue mardi matin - sont mis en examen dans le cadre de cette enquête, dont son ancien directeur de cabinet, Stéphane Bensmaine, pour "complicité de détournement de fonds publics". L'ex-directeur de la communication de la ville Jean-Paul Fourment, dont l'emploi est visé par l'enquête, et l'ancien directeur du Petit Journal, sont mis en examen du chef de "recel de fonds publics détournés par personne dépositaire de l'autorité publique ou investie d'une mission de service public".

L'emploi intriguant de Fourment. L'enquête porte sur l'emploi fictif supposé qui aurait été attribué à Jean-Paul Fourment, payé par la mairie pour écrire des articles favorables à Brigitte Barèges dans le Petit Journal. Embauché en septembre 2012, il a affirmé avoir eu pour tâche de rédiger, pendant des mois, des articles en faveur de la maire. Jean-Paul Fourment travaillait chez lui, sans le moindre bureau à la mairie ni la moindre adresse électronique municipale, mais était rémunéré par la ville environ 3.000 euros brut par mois.

Dénoncée par son ex-employé "fictif". La maire de la préfecture du Tarn-et-Garonne, qui récuse toute malversation, avait déjà été entendue dans ce dossier en mars 2014, de son plein gré. Le verbe vif, le discours direct, elle avait à l'époque accusé des "dénonciations malveillantes et politiciennes". C'est la transmission à la justice d'un volumineux dossier par Jean-Paul Fourment qui avait déclenché l'ouverture d'une instruction, début 2014. L'homme avait été évincé de son poste à la mairie peu de temps avant, après avoir fait l'objet d'une procédure disciplinaire.