Des "nouveaux Madoff" à Bali : 18 millions d'euros dérobés à plus de 200 victimes

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Des bateaux de pêche sur la plage de Kedongan, à Bali. © SONNY TUMBELAKA / AFP
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Noémie Schulz avec M.S. , modifié à
Trois hommes, soupçonnés d'avoir soutiré 18 millions à des victimes à qui ils proposaient d'investir à Bali, viennent d'être mis en examen.
INFO EUROPE 1

C'est une affaire d'escroquerie qui rappelle, toutes proportions gardées, la méthode Madoff. Plus de 200 personnes, qui ont cru à de juteux placements à Bali, ont été dépouillés de 18 millions d'euros au total. Europe 1 révèle dimanche que trois hommes viennent d'être mis en examen.

Salons du bien-être. Ces trois escrocs repéraient leurs victimes, souvent des femmes, sur des salons du bien-être ou du bio. Ils se faisaient passer pour des coachs et organisaient des formations du type "Réalisez vos rêves". Très vite, ils proposaient à leurs proies d’investir dans un complexe hôtelier à Bali. Un placement très rentable, à 10%, qui devait aussi permettre de développer l’économie locale. Agnès, la soixantaine, est séduite. Elle leur donne, entre 2012 et 2014, toutes ses économies : 450.000 euros disparus dans la nature...

"Difficile de se regarder dans la glace". "Je n’étais pas loin de la retraite, donc c’était pour avoir un complément de retraite", raconte-t-elle. "Ils m’ont inspiré confiance et je trouvais qu’aider des gens à l’autre bout du monde, qui ont plus de difficultés que nous, était très bien". Si elle blâme "évidemment" ces trois hommes, c’est à elle-même qu’elle en veut le plus. "C’est difficile, après, de se regarder dans la glace et de se dire 'mais comment j’ai pu me trahir moi-même à ce point ?' Je gagnais bien ma vie, donc aller voir les services sociaux pour leur demander de l’aide, c’est ça le plus pénible."

L'argent envolé. Une question se pose : où sont passés les 18 millions d’euros cachés par les escrocs ? Les victimes espèrent en récupérer une partie. L’avocat des trois hommes affirme qu’ils ont été dépassés par leur projet immobilier et qu’ils ont, eux aussi, tout perdu.

Les conseils des victimes, eux, espèrent une indemnisation. "Dans ce dossier, nul doute que le travail d’instruction est rendu difficile au vu notamment du nombre extrêmement important de victimes, de l’ampleur et du caractère international de l’escroquerie. La décision du juge d’instruction de mettre en examen les protagonistes principaux est un signal fort et témoigne d’une avancée significative dans ce dossier", expliquent Antoine Vey et Rémi Lorrain, qui défendent une cinquantaine de victimes, avant de conclure : "les victimes espèrent que l’instruction permettra d’identifier certains avoirs susceptibles de permettre une indemnisation de leur préjudice et d’éclairer les conditions dans lesquelles leur argent a été dissipé".