Depuis sa cellule, Nemmouche conseille à Abdeslam de se taire

Salah Abdeslam
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avec AFP , modifié à
Depuis sa cellule de la prison de haute sécurité de Bruges, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, a conseillé à Salah Abdeslam, homme-clé des attentats parisiens de novembre, de garder le silence face aux enquêteurs.

Salah Abdeslam a refusé de répondre vendredi aux juges d'instruction parisiens qui l'ont mis en examen le 27 avril pour assassinats terroristes. Il n'a plus collaboré avec la justice française ou belge depuis les attentats de Bruxelles du 22 mars.

Abdeslam informé des attentats de Bruxelles. Le jour des événements tragiques en Belgique, les policiers belges se rendent dans la prison de Bruges où est incarcéré Salah Abdeslam, arrêté le 18 mars dans son quartier de Molenbeek. Les policiers, qui l'ont déjà interrogé dans l'enquête sur les attentats de Paris et Saint-Denis, souhaitent le réentendre après les événements de la matinée. Salah Abdeslam, à l'isolement et sans la télévision dans sa cellule, n'est pas supposé savoir ce qui vient de se produire dans la capitale belge.

Nemmouche et Abdeslam communiquent. Il est pourtant "au courant", affirment alors les surveillants pénitentiaires aux policiers. Son informateur est Medhi Nemmouche, auteur présumé de l'attaque du musée juif à Bruxelles de 2014, qui se trouve entre les murs de la même prison, et qui lui a communiqué plusieurs informations depuis son incarcération. Ils ne sont pas voisins immédiats de cellule, mais les deux détenus peuvent communiquer entre eux en élevant la voix, affirment les gardiens, tout en précisant que les réponses d'Abdeslam sont "difficilement audibles".

"Garder le silence". Dans cet épisode déjà révélé par la presse belge, Nemmouche "conseille à Abdeslam de garder le silence et de ne plus parler avec la police (belge) et son avocat car il sera envoyé en France pour y être jugé", ont rapporté les surveillants pénitentiaires aux policiers. Selon la même source, Mehdi Nemmouche a également informé Salah Abdeslam des attentats de Bruxelles et du déroulement des opérations policières en cours via les médias audiovisuels, en précisant notamment que "Brahim et Sofian sont morts à l'aéroport".

Des liens supposés. Derrière les prénoms Brahim et Sofian, les enquêteurs en déduisent que Nemmouche connaît probablement deux des trois djihadistes de l'aéroport de Bruxelles: Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, alias Soufiane Kayal. Ce dernier, possible artificier des attentats du 13 novembre à Paris, et Nemmouche ont tous les deux été identifiés comme des geôliers d'ex-otages français en Syrie.