De retour de Syrie, le djihadiste Kevin G. mis en examen et écroué en France

Le Breton de 24 ans, qui se présente comme un "repenti" de l'EI, a été mis en examen par un juge d'instruction pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement du terrorisme
Le Breton de 24 ans, qui se présente comme un "repenti" de l'EI, a été mis en examen par un juge d'instruction pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement du terrorisme © Fadi al-Halabi / AMC / AFP
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avec AFP
Figure des djihadistes français partis combattre en Syrie, le Breton de 24 ans, qui se présente comme "repenti", a été mis en examen et écroué samedi, au lendemain de son retour en France.

Il avait quitté la Syrie avec ses quatre compagnes et leurs six enfants. Samedi, Kevin G., figure des djihadistes français partis combattre en Syrie, a été mis en examen et écroué samedi. La veille, il était de retour en France, après avoir délaissé les rangs de l'État islamique (EI).

Trois de ses femmes écrouées. Le Breton de 24 ans, qui se présente comme un "repenti" de l'EI, a été mis en examen par un juge d'instruction pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement du terrorisme, a précisé le parquet. En juin 2016, il avait quitté la Syrie avec quatre femmes, dont certaines l'avaient rejoint dans ce pays, et leurs six enfants, avant d'être interpellé en Turquie et incarcéré. Depuis, les quatre femmes ont été expulsées vers la France, mises en examen et écrouées pour trois d'entre elles, tandis que les enfants, dont certains sont nés en Syrie, ont été placés.

Sur une liste noire de l'ONU. Kevin G. a été transféré de Turquie en France vendredi. Il était parti dès 2012, à 20 ans, pour rejoindre d'abord les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'intégrer l'EI. Soupçonné d'avoir été un recruteur du groupe djihadiste, via les réseaux sociaux, et d'avoir joué un rôle dans son financement, il avait été placé en septembre 2014 sur une liste noire de l'ONU.

La crainte de "cellules dormantes" en France. Le retour de djihadistes aguerris par plusieurs années au front est un défi pour les autorités. Même si, selon un responsable antiterroriste, entre ceux qui sont morts, ceux qui veulent continuer à combattre et ceux qui ne voudront pas rentrer par crainte des représailles de l'EI, "il ne faut pas en attendre beaucoup". À l'heure actuelle, "il y a peu de retours spontanés de Syrie", estime ce responsable, qui s'inquiète tout autant face aux "cellules dormantes" qui risquent d'être présentes sur le territoire.

Environ 700 Français se trouveraient actuellement en Irak ou en Syrie aux côtés du groupe État islamique, selon les chiffres des autorités. Plus de 200 ont été tués.