Crash Yemenia : le rapport accuse l'équipage

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avec AFP

Le rapport final de l'enquête sur le crash de l'Airbus A310 de la Yemenia qui s'est abimé en mer le 29 juin 2009 dans les eaux comoriennes, faisant 152 morts, conclut à la responsabilité de l'équipage, a affirmé cet après-midi le directeur de la commission d'enquête. "L'accident est dû à une action inadaptée de l'équipage" au cours d'"une manoeuvre non stabilisée", a affirmé Bourhane Ahmed Bourhane, au cours d'une cérémonie au ministère des Transports, en présence de l'ambassadeur de France aux Comores.

Le ministre des transports Mouhidine Rastami a remercié notamment la France et les Etats-Unis pour leur "assistance technique et financière" dans la conduite de l'enquête. La cérémonie a failli être perturbée par un mouvement d'humeur des familles des victimes qui estiment que l'enquête ne leur a rien révélé.  

Un Airbus A310 de la compagnie nationale aérienne du Yémen s'était abîmé en mer au large de Moroni (Comores) le 30 juin 2009. Sur les 153 occupants, seule une adolescente, alors âgée de 14 ans, Bahia Bakary, avait survécu. Partis de Paris ou de Marseille (sud-est) à bord d'un Airbus A330 récent, les passagers avaient changé d'appareil à Sanaa, au Yémen, un A310 vieux de 19 ans. Les boîtes noires avaient été retrouvées et le Bureau d'enquêtes et d'analyses français (BEA) les avait décryptées mais l'enquête s'est enlisée. Une information judiciaire a aussi été ouverte en juillet 2009 au tribunal de Bobigny, au nord de Paris, pour déterminer les causes de cet accident. Les proches des victimes avaient eux porté plainte en avril 2011 pour "obstacle à la manifestation de la vérité" et "mise en danger de la vie d'autrui".

"Il y a eu des longueurs inexplicables, inexpliquées et j'ai été amené à saisir directement les autorités yéménites et comoriennes", a déclaré mardi un peu plus tôt dans la journée le ministre français des Transports, Frédéric Cuvillier, alors qu'il rencontrait des familles des victimes. Le gouvernement français sera "attentif" aux conclusions de l'enquête, a ajouté Frédéric Cuvillier, peu avant que ne soient rendues publiques les conclusions de l'enquête à Moroni.