A320 : le co-pilote a bien crashé l'avion volontairement

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avec AFP , modifié à
L'analyse de la seconde boîte noire de l'A320 de la Germanwings qui s'est écrasé dans les Alpes, fait apparaître que Andreas Lubitz a utilisé le pilote automatique pour engager la descente de l'avion.

La seconde boite noire, retrouvée sur les lieux du crash, livre à son tour ses secrets. L'analyse de la seconde boîte noire de l'A320 de la Germanwings qui s'est écrasé dans les Alpes confirme le caractère volontaire de l'action d'Andreas Lubitz, le copilote présent dans le cockpit en vue de faire descendre l'appareil.

Les paramètres de vol enregistrés. La seconde boîte noire a été découverte par les gendarmes en charge des recherches sur les lieux du site de l'accident. Cette boîte noire, le FDR (Flight Data Recorder), contient les paramètres de vol. Plus précisément, elle a enregistré seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol, par exemple la vitesse, l'altitude, le régime des moteurs, les différents modes de pilotage ou encore la trajectoire de l'avion. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses, qui a effectué de premières analyses, indique que cette seconde boîte noire "a été acheminé vers les locaux du BEA mercredi dans la soirée" et que ses équipes "ont débuté les opérations d'ouverture dès son arrivée."

Andreas Lubitz utilise le pilote automatique pour engager la descente. "Une première lecture fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l'avion en descente vers une altitude de 100 ft (pieds, soit environ 30 m, ndlr), puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l'avion en descente", indique le Bureau d'enquêtes et d'analyses qui a effectué de premières analyses.

Les analyses se poursuivent. Ces informations confirment celles délivrées par l'analyse de la première boite noire, le "cockpit voice recorder", qui enregistre les conversations des pilotes et tous les bruits entendus dans la cabine de pilotage. Le BEA n'apporte pas d'éléments supplémentaires mais précise que ses "travaux continuent pour établir le déroulement factuel précis du vol". Ses données représentent un "complément indispensable sur ce qui s'est passé dans les dernières minutes de ce vol", a expliqué le procureur Brice Robin mercredi soir.

Selon Jean-Paul Troadec, l'ancien directeur du BEA, 900 paramètres de vol sont enregistrés par la seconde boîte noire, ce qui devrait permettre de n'avoir plus aucun doute sur ce qu'il s'est passé à bord. La boîte noire permet notamment de connaître les actions du copilote "par exemple sur le verrouillage de la porte du cockpit, sur la mise en descente de l'avion sur l’altitude à laquelle il souhaitait que l'avion descende et sur les commandes qu'il a pu faire. La question est aussi de savoir s'il a continué en pilotage automatique ou, à la fin, en pilotage manuel", détaille le spécialiste au micro d'Europe 1. 

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