Contre les DAB, les attaques au gaz se multiplient

Les gendarmes ont arrêté trois équipes de malfaiteurs qui ont fait sauter une quarantaine de distributeurs automatiques de billets.
Les gendarmes ont arrêté trois équipes de malfaiteurs qui ont fait sauter une quarantaine de distributeurs automatiques de billets. © GENDARMERIE NATIONALE
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avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
Les gendarmes ont arrêté trois équipes de malfaiteurs qui ont fait sauter une quarantaine d'appareils.

L'info. Il aura fallu le renfort du GIGN pour arrêter certains d'entre eux. Trois bandes de malfrats ont été récemment interpellées, dont deux rien que depuis le début de la semaine, par les gendarmes. Leur point commun : ces malfaiteurs sont soupçonnés d'avoir fait exploser une quarantaine de distributeurs automatiques de billets. Un nouveau mode opératoire qui inquiète les forces de l'ordre en raison de sa dangerosité.

Le mode opératoire. Cette nouvelle forme de criminalité consiste à introduire dans le DAB un mélange gazeux d'oxygène et d'acétylène. Puis une détonation est provoquée en créant une étincelle. "C'est l'une des dernières techniques pour permettre d'accéder à l'argent. Soit ça explose la façade, soit ça éventre aussi le coffre ou même, encore plus loin, le local technique", détaille pour Europe1.fr Eric de Lambert, porte-parole du groupe Oberthur Cash Protection, spécialisé dans la protection des billets de banque.

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Un phénomène en constante augmentation. Ces attaques de DAB au gaz encore rares ces dernières années - on en a compté quarante en 2011 et huit en 2012 - se sont multipliées à la fin du premier trimestre 2013. Depuis le début de l'année, 140 explosions ont déjà été recensées. "Ca marche ou ça ne marche pas mais on est face à un mode opératoire dangereux, à la fois pour ceux qui posent mais aussi pour l'environnement puisque c'est quand même de l'explosif", prévient le patron de la police judiciaire au sein de la gendarmerie, le général Baradel, sur Europe 1. En 2007, un malfaiteur avait été tué dans l'explosion d'un DAB.

Les enquêteurs sont sur les dents. Dès le début de l'année, les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) soupçonnent "cinq à six bandes et des équipes à tiroirs", échangeant leur savoir-faire, de commettre ce type d'attaques. Ils ont alors mis en place une cellule de coordination nationale "DAB-gaz" pour tenter de neutraliser les équipes de malfaiteurs.

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Une vague d'arrestations. Une première opération, le 31 octobre, de la SR de Lyon et de l'OCLDI, avec le renfort d'une centaine de gendarmes, avait permis d'interpeller trois hommes en flagrant délit après une attaque de DAB en Haute-Saône et une tentative en Haute-Marne. Dix attaques leur étaient alors reprochées. Lundi à l'aube, une équipe du GIGN, en appui de l'OCLDI, des sections de recherches (SR) de Dijon et Besançon, de gendarmes de Haute-Marne, de Côte-d'Or et de Saône-et-Loire, a interpellé en flagrant délit trois hommes après l'attaque d'un DAB avec l'aide d'un produit explosif, à Mirebeau-sur-Beze, en Côte-d'Or. Enfin, mardi les enquêteurs de la SR de Marseille et de l'OCLDI, appuyés par une centaine de gendarmes du Peloton d'intervention interrégional gendarmerie (PI2G) d'Orange et des groupements de gendarmerie départementale des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et des Alpes-de-Hautes-Provence, ont arrêté treize personnes impliquées dans l'attaque de 11 DAB dans en région Paca.