Confrontations entre les protagonistes de l’affaire Bygmalion

Jérôme Lavrilleux
Jérôme Lavrilleux © FREDERICK FLORIN / AFP
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Chloé Triomphe avec CB
Les principaux protagonistes de l’affaire se retrouvent face aux cadres de l’UMP impliqués dans cette affaire de surfacturation visant à couvrir les dépenses de campagnes de l’UMP en 2012.

Une nouvelle confrontation doit débuter vendredi matin et pour deux jours dans l'affaire Bygmalion. Cette fois les juges visent la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle de 2012. Une campagne qui a conduit à 18 millions d'euros de dépassements masqués par un système de fausses factures mis en place entre la société Bygmalion et l’UMP. Dans la matinée, ils seront cinq, deux cadres de l'UMP, deux responsables de la campagne et l'un des patrons de Bygmalion, devant le juge.

Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux particulièrement visés. Ces derniers ont bien l’intention de les placer devant leurs contradictions pour savoir qui était au courant de l’explosion des dépenses. Les deux personnes au centre de cette interrogation sont Guillaume Lambert, le directeur de campagne choisi par Nicolas Sarkozy et Jérôme Lavrilleux, un proche de Jean-François Copé, nommé directeur de campagne adjoint.

Préciser ce que les protagonistes savaient. Reste encore à déterminer qui savait quoi ? A quelle date ? Sur ce point, les versions divergent. Mais les juges disposent de plusieurs indices troublants, comme ces notes des experts comptables de la campagne qui donnent l’alerte bien avant le premier tour. Mais aussi ce SMS gênant envoyé le 28 avril 2012 - soit moins d'une semaine avant le deuxième tour de la présidentielle - par Jérôme Lavrilleux à Guillaume Lambert : "Nous n'avons plus d'argent. JFC Jean-François Copé, NDLR] en a parlé au PR [le président de la République, NDLR]."

Nicolas Sarkozy était-il au courant ? Dans son audition début septembre, il a déclaré aux policiers que ce serait une insulte à son intelligence qu’il ait pu laisser faire. Entre les lignes, il a fait passer un message très clair : tout ce qui concernait Bygmalion, c’était Jean-François Copé. Selon Nicolas Sarkozy, le président de l’UMP d’alors a couvert les dépassements des frais de campagne. "Partout où est passé Jean-François Copé, il a pris Bygmalion", a déclaré l’actuel patron des Républicains aux enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).