Comment Moussa Coulibaly a-t-il échappé à la surveillance ?

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Pierre de Cossette avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Moussa Coulibaly, qui a poignardé trois militaires à Nice, mardi, était encore sous surveillance des services de renseignements une heure avant l’agression. 

L’info. La by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_5" >direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait à l’œil Moussa Coulibaly, l’agresseur des trois militaires, à Nice, mardi. Une heure avant qu’il ne passe à l’acte, l’homme de 30 ans était encore surveillé par les hommes de la DGSI. 

Surveillé depuis quelques jours. Les services de renseignements surveillaient ce Mantais de 30 ans depuis trois jours. Ils l’avaient en effet entendu après son retour d'Istanbul, le 29 janvier, où il s'était fait refouler par la police turque. 

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Bluff. Durant ce "débriefing" avec les renseignements à Nice, Moussa Coulibaly entend faire croire aux policiers qu'il va retourner à Ajaccio rejoindre sa petite amie. Mais le jeune homme ment : il n'a pas de petite amie, encore moins en Corse où il n'a aucune attache. En réalité, le Mantais reste à Nice où il prend une chambre d'hôtel dans l’établissement Azurea à proximité de la gare.

Une surveillance ponctuelle. Son by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_6" >téléphone est inactif. Mais les policiers le suivent, à la fois grâce aux caméras de surveillance de la ville et à quelques filatures. Le dispositif mis en place ne l’est pas 24h/24, car le profil de Moussa Coulibaly ne laissait pas imaginer un tel passage à l’acte et il faut mobiliser de 15 à 20 policiers au quotidien pour veiller sur un individu en permanence. En revanche, Moussa Coulibaly a été placé sous l’œil des policiers durant des plages de plusieurs heures. 

Un mode de vie désœuvré. Selon les informations d’Europe 1, pendant ces trois jours de surveillance, le trentenaire a mené une vie de marginal en compagnie de SDF. Il prend même des habitudes dans un supermarché d'où il ressort, chaque fois, avec de la bière. Un breuvage qu’il sirote une fois sur un banc avec un pêcheur, une autre fois en bord de mer. Moussa Coulibaly n’hésite pas non plus à quémander régulièrement des cigarettes dans la rue.

Armé de deux couteaux. Quelques heures avant de s'en prendre aux militaires, mardi, Moussa Coulibaly est retourné dans ce supermarché où il se rendait régulièrement. C'est là qu'il aurait acheté deux couteaux, dont l'un lui a servi à frapper les militaires en faction by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_7" >devant le consistoire israélien de Nice. Les enquêteurs ont saisi ces deux armes blanches sur l'agresseur, après l'avoir interpellé : 

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© Europe 1

Une haine de la France. Par ailleurs, les enquêteurs cherchent toujours à déterminer ce qui a pu déclencher le passage à l'acte chez Moussa Coulibaly. Car malgré son habituelle consommation de bière, le jeune homme n’a montré aucun signe d'ivresse lors de l'agression. Longtemps resté silencieux pendant sa garde à vue, sur les motifs de son geste, il a fini par évoquer, mercredi, sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs. Il a aussi déclaré qu'à ses yeux, les musulmans étaient persécutés dans le monde.

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Transféré jeudi à Paris. Interpellé après les faits, Moussa Coulibaly a vu sa garde à vue prolongée de 48 heures mercredi. Ouverte dans le cadre d'une enquête pour tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, sa garde à vue peut en effet durer au total jusque 96 heures. Il a quitté jeudi après-midi sa cellule de garde à vue pour être transféré à Paris.