Cinq hommes arrêtés pour piratage de cartes bleues, un atelier démantelé

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avec Chloé Triomphe et AFP , modifié à
Ils avaient tout un atelier de fabrication en Seine-Saint-Denis pour mettre en place leur arnaque à la carte bleue. 

Cinq hommes d'Europe de l'Est qui pirataient des distributeurs de billets et fabriquaient de fausses cartes bleues ont été appréhendés et placés en détention, a-t-on appris jeudi auprès du SRPJ de Rouen. Fin juillet et début août, des distributeurs automatiques de billets de l'agglomération de Rouen et du Havre ont été piratés. Des clients ont alerté les établissements bancaires après avoir constaté des débits suspects sur leurs comptes.

Un système de piratage très sophistiqué. Aidés par la vidéo-surveillance, les enquêteurs de la PJ de Rouen se sont mis sur la piste d'un homme qu'ils ont suivi jusqu'à un appartement d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Là, les policiers ont interpellé plusieurs complices et mis la main sur tout un atelier de faussaires équipé de matériel sophistiqué : lecteurs de pistes, micro-caméras, encodeurs..."Il est très rare dans ce genre d'affaires de découvrir un atelier de fabrication", a-t-on indiqué au parquet de Rouen. "Il y avait des centaines de fausses cartes bleues prêtes à être encodées", a précisé le SRPJ.

Les faussaires, originaires de Moldavie, de Lituanie et de Roumanie, avaient placé dans les DAB des dispositifs permettant de lire, à l'insu des clients, les cartes bancaires et leur code secret à quatre chiffres. Ces données leur permettaient ensuite de fabriquer de fausses cartes. Les enquêteurs, qui poursuivent leurs investigations, pensent que les malfaiteurs prévoyaient surtout l'utilisation des fausses cartes dans des pays où les appareils de paiement n'utilisent pas la puce électronique des cartes bancaires. Il est encore trop tôt pour que le préjudice financier soit établi, selon les enquêteurs.

Placés en détention préventive. Les cinq hommes, âgés de 30 à 40 ans, ont été placés en détention préventive dans différents établissements pénitentiaires. Leurs identités sont en cours de vérification. Ayant comparu devant un juge d'instruction, ils ont été mis en examen mercredi soir pour "acquisition et détention de matériel et fabrication de dispositifs de captation de données bancaires", une pratique frauduleuse connue sous le terme anglais de "skimming".