Attentats : 700.000 personnes ont défilé en hommage aux victimes

© AFP
  • Copié
et Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP , modifié à
EN IMAGES - Les rassemblements en hommage aux victimes des attentats ont réuni plus de 700.000 personnes dans tout le pays.

Après le choc, le recueillement. Plus de 700.000 manifestants ont défilé samedi en hommage aux victimes des attentats.

A Nice, 23.000 personnes selon la police, et 25.000 à 30.000 selon les organisateurs, ont manifesté silencieusement dans la matinée sur la Promenade des Anglais. Le député-maire de Nice Christian Estrosi (UMP) a déclaré que "le peuple de France est en train de montrer, au-delà des partis politiques, que nous sommes une grande démocratie où chacun est libre de s'exprimer à sa manière".

nice1280

© AFP

A deux-cents kilomètres de là, dans la cité phocéenne, 45.000 manifestants ont défendu "la démocratie, l'égalité et les libertés", à l'appel d'organisations de gauche comme le PCF, le PS, la LDH, le MRAP, plusieurs mouvements féministes, la CFDT,  l'UNSA, la FSU, et l'Attac. Le cortège s'est rendu du Vieux-Port à la place Castellane. Parmi les manifestants, Jean-Luc, professeur de lettres. Pour cet enseignant, il est nécessaire de transmettre à ses élèves "l'esprit Charlie Hebdo", c'est-à-dire "leur apprendre à penser par eux-mêmes". "Je l'ai appris moi-même en lisant Rabelais, Voltaire, Pierre Desproges et Charlie-Hebdo. L'ouverture d'esprit, je crois que ça s'apprend", a insisté l'homme de 44 ans.

A Pau, qui compte près de 80.000 habitants, ce sont au moins 30.000 personnes, selon la police, près de 40.000, selon la mairie organisatrice du rassemblement, qui ont participé à la mi-journée à une marche silencieuse dans le centre-ville. "C'est un formidable mouvement populaire. C'est beau et significatif, infiniment précieux", a déclaré le maire MoDem, François Bayrou, à l'issue de la marche.

A Toulouse, le rassemblement solidaire a réuni 100.000 personnes. Un cortège "énorme" et sans précédent, selon les organisateurs, dans cette ville qui compte 450.000 habitants. C'est la plus grosse manifestation qui s'est déroulée sur le territoire national, samedi après-midi. 

Près de trois ans après l'affaire Merah qui avait meurtri la ville rose, de nombreux élus de tous bords politiques étaient présents parmi la foule, ainsi que des journalistes, stylos à la main, en première ligne du défilé. La ministre du Logement de l’Egalité des territoires et de la Ruralité, Sylvia Pinel, également députée du Tarn-et-Garonne, était en tête de cortège accompagnée d'autres élus. 

>> LIRE AUSSI - ZAPPING : les trois jours qui ont traumatisé la France 

A Lille, 40.000 citoyens s'étaient donné rendez-vous pour la marche à la mémoire des victimes des attentats, selon la préfecture. Un chiffre inhabituel pour cette métropole. C'est le club de la presse du Nord-Pas-de-Calais qui avait appelé à cette "marche citoyenne", menant le cortège derrière une banderole "Je suis Charlie". Quelques mètres plus loin, des élus locaux fondus dans la foule, portaient le nom des douze victimes de l'effroyable attaque contre Charlie Hebdo, mercredi. Martine Aubry, la maire de Lille, arborait celui du dessinateur Cabu. 

A Caen, environ 6.000 personnes se sont rassemblées devant le mémorial pour la Paix, selon une source proche du Mémorial. Les manifestants ont entonné sous la bruine la chanson "Ma liberté" de Serge Reggiani en brandissant des fleurs ou des crayons, devant le Mémorial.

caen

© AFP

Et, à Orléans, ce sont 22.000 personnes qui ont défilé dans les rues, selon la police. Plusieurs personnalités politiques étaient présentes, dont les présidents du conseil régional du Centre, François Bonneau (PS), et du conseil général du Loiret, Eric Doligé (UMP).

A Nantes, le défilé en hommage à Charlie Hebdo et aux victimes de l'attentat a rassemblé 75.000 personnes ce samedi après-midi, selon la préfecture de police. La foule s'est rassemblée place du Commerce avant de démarrer la marche solidaire. 

A Rouen, ils étaient près de 35.000 à braver la pluie en mémoire des victimes. En tête du cortège, Pierre-Henri Maccioni, le préfet de Haute-Normandie, derrière une banderole du club de la presse et du collectif pour la défense des libertés fondamentales affichant : "Nous sommes tous Charlie". L'ancienne député-maire PS de Rouen, et ex-secrétaire d'Etat, Valérie Fourneyron était également présente.  

A Besançon ils étaient près de 30.000 selon le quotidien L'Est Républicain. D'après les Bisontins, il s'agit de la plus grande manifestation ayant eu lieu dans la ville depuis le conflit Lip, en 1973.

Enfin, à Bayonne, ce sont 20.000 manifestants, de tous bords politiques et de toutes les religions, qui ont défilé. Un manifestant sur place rapporte que des musulmans, applaudis par la foule, ont choisi de déployer une banderole "Pas en notre nom". 

>> LIRE AUSSI - Quelle sécurité pour la marche, dimanche à Paris ?

Dimanche, une manifestation similaire aura lieu à Paris, à partir de 15 heures. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dans le cortège, auquel se joindront de nombreux chefs d'Etat. François Hollande, Angela Merkel ou encore David Cameron rendront hommage aux victimes des attentats.

Des billets à "prix cassés" pour se rendre à Paris, dimanche, en train Thalys, au départ du nord de l'Europe. C'est l'initiative de l'opérateur ferroviaire français de casser ses prix "en marque de solidarité" après les attentats ayant endeuillé la France. Le groupe "a pris cette décision vendredi soir pour faire quelque chose" en faveur de ceux désirant se rendre à la "marche républicaine", a déclarée la chargée de presse de Thalys. 

>> LIRE AUSSI - Charlie Hebdo : qui participera à la marche dimanche ?