Ces tueurs qui se sont fait un nom

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BAPTISÉS - Le tueur aux mocassins passe actuellement aux assises. Du "Boucher de Rostov" au "tueur à l’arbalète", ils sont nombreux à avoir été baptisés de noms sanglants. Florilège.

Le tueur aux mocassins actuellement jugé en assises n’a pas le monopole du surnom accrocheur. Du routard du crime au vampire de Sacramento jusqu’au plus célèbre d’entre eux, Jacques Éventreur, les assassins ont été baptisés de noms plus spectaculaires les uns que les autres par les médias. Europe1.fr a sélectionné cinq d’entre eux aux sobriquets des plus savoureux.

Les anciens

Joachim Kroll aka le cannibale de Duisbourg (1933-1991)

Une enfance compliquée, un faible quotient intellectuel, des problèmes dans sa relation aux femmes, : le profil de Joachim Kroll rappelle celui de Francis Heaulme (voir plus bas). Pourtant, ses voisins de Duisbourg le connaissent comme un sympathique quadragénaire surnommé « Oncle Joachim ». Jusqu’au jour où il signale à l’un des riverains que ses toilettes « sont bouchées par des entrailles ». Le voisin pense à une blague, mais quand il rentre chez Joachim Kroll, il  ne peut que constater l’effroyable  réalité. Des viscères, du sang, et une odeur intenable. Niant la vérité, il explique aux enquêteurs peu convaincus qu’il s’agit d’organes de lapin. Une rapide analyse du contenu de son frigo établira qu’il s’agit bien de restes humains. Condamné pour huit meurtres, il en reconnaîtra finalement quatorze.  

Andreï Tchikatilo aka le boucher de Rostov (1936-1994)

Une œuvre prolifique : avec 55 meurtres revendiqués, il a gagné ses lettres de noblesses sur les bords du Don, dans la ville de Rostov. Ses victimes ? Femmes et enfants pour la plupart, qu’il torturait avant de les assassiner. Une fois son forfait accompli, il mutilait ses victimes et dévorait certains de leurs organes. Préférence marquée pour les seins et les organes sexuels. Un mode opératoire qu’il a reçu en héritage : son frère avait lui-même été cannibalisé lors de la grande famine qui frappa l’Ukraine en 1930. Mais rappelons qu’avant d’être boucher, Andreï était instituteur et père de deux enfants. Et accessoirement impuissant sexuellement. En 1973, il ouvre sa longue série de méfaits et agira impunément pendant dix ans. Une décennie plus tard, une première enquête relie quatre meurtres au même tueur. Arrêté une première fois en 1984 alors qu’il était sur le point de commettre son seizième meurtre de l’année, les charges sont insuffisantes pour établir sa responsabilité dans les nombreux assassinats qui se produisent à Rostov. Il est relâché au bout d’un an, et repart de plus belle. Il frappera une dernière fois en novembre 1990. L’un des plus sanguinaires tueurs de l’Histoire s’éteint en même temps que l’Union Soviétique. Il sera exécuté en 1994.

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Les confirmés

Francis Heaulme aka le routard du crime (1955)

Moins de renommée internationale, mais un passif impressionnant lui aussi. Francis Heaulme a acquis son surnom à juste titre. Après la mort de sa mère qu’il admire, il part sillonner la France à pied. Son parcours est émaillé de nombreuses affaires dans lesquelles il a été condamné, ou est encore mis en examen ou soupçonné. En huit ans, il traverse 37 départements. Et prend sous son aile à chacune de ses étapes un nouveau compagnon dont il fait un complice. Il laisse son compagnon violer la victime avant de l’assassiner. Plus encore que sa personnalité, ce qui a fait connaître Francis Heaulme, c’est l’erreur judiciaire dont a été victime Patrick Dils, l’homme condamné à sa place dans le meurtre des deux enfants de Montigny-les-Metz.

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Stephen Griffiths aka le tueur à l’arbalète (1969)

Stephen Griffiths a laissé son empreinte dans l’histoire du meurtre. D’abord pour la manière : il tuait ses victimes à l’arbalète. Ensuite pour son domaine de prédilection : le citoyen britannique étudiait alors la criminologie. Etudes qu’il a depuis poursuivies en prison. Stephen Griffiths a en effet été condamné pour l’affaire qui reste connue comme celle des "meurtres de Bradford", du nom d’une ville du Nord de l’Angleterre. Il a été jugé coupable des meurtres de trois femmes commis entre 2009 et 2010. Et purge une peine à perpétuité.

La nouvelle vague

Luke Rocco Magnotta aka le dépeceur de Montréal (1982)

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Il avait posté des vidéos où il torturait des chatons avant de passer au niveau supérieur. Ce jeune Canadien, acteur porno à ses heures perdues, a été baptisé "le dépeceur de Montréal" après le meurtre de Lin Jun, un étudiant chinois parti vivre au Canada. Luke Magnotta se démarque de ses prédécesseurs car il utilise la vidéo pour la première fois. Sur celle-ci, on peut voir Lin Jun ligoté, puis égorgé. Dans les dernières minutes, Luke Magnotta le dépèce consciencieusement. En cavale, il sera capturé en sortant d’un café Internet de Berlin., puis extradé au Canada. 

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AUDIENCE - Le procès Heaulme

TUEUR EN SÉRIE - Le traqueur de la nuit est mort 

QUESTION - Comment appréhender les tueurs en séries pour la justice ?

PORTRAIT - Qui est Luke Magnotta ?