Carlton : un grand flic lillois entendu

Jean-Claude Menault est entendu jeudi matin par la police des polices.
Jean-Claude Menault est entendu jeudi matin par la police des polices. © MAXPPP
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avec Pierre de Cossette et Guillaume Biet , modifié à
- Le patron de la police du Nord a passé plusieurs heures en garde à vue jeudi.

Une deuxième tête est-elle en train de tomber au sein de la police du Nord ? Jean-Claude Menault, directeur de la Sécurité publique du Nord, a été entendu jeudi matin sous le régime de la garde à vue par l'Inspection générale de la police nationale, l'IGPN, c'est-à-dire la police des polices, selon des informations révélées par Europe 1. Il a été remis en liberté en début d'après-midi.

Les enquêteurs s’intéressent en particulier à un voyage de Jean-Claude Menault à Washington. Il y aurait rencontré Dominique Strauss-Kahn, avec le commissaire Jean-Christophe Lagarde, qui a été mis en examen la semaine dernière pour proxénétisme aggravé en bande organisée.

Un rapport qui serait incomplet

Jean-Claude Menault, venu aux Etats-Unis avec Jean-Christophe Lagarde, un chef d'entreprise et un responsable d'une filiale du groupe Eiffage, avait quitté le pays à peine huit heures après son arrivée, laissant ses compagnons de voyage derrière lui. Pensant rencontrer DSK pour développer sa vision de la sécurité au candidat potentiel d'alors, il avait découvert que ses compagnons étaient aussi là pour se livrer à une partie fine. Choqué, il était remonté dans sa chambre, refusant ce genre de pratiques.

A son retour en France, il n'a pas prévenu sa hiérarchie, considérant qu'il s'agissait d'une affaire privée. Mais quand son nom a commencé à être cité dans la presse, il a remis il y a quelques jours un rapport à sa direction centrale, dans lequel il a omis certaines informations. C'est précisément sur ce rapport que l'IGPN souhaite l'interroger.

En poste à Lille depuis 2008

Jean-Claude Menault a été nommé à Lille en 2008, selon La Voix du Nord. Il a débuté sa carrière comme inspecteur à Saint-Malo en 1972, avant de devenir commissaire à Saint-Brieux quelques années plus tard.

Après un passage dans le Nord, il a été nommé en Seine-Saint-Denis, où il a expliqué avoir voulu "lier le maintien de l'ordre public à l'action judiciaire dans les cités", selon La Voix du Nord. Il a ensuite rejoint la direction de la police urbaine de proximité à Paris, puis est devenu directeur départemental de la sécurité publique en Seine-et-Marne.

En tout, huit personnes ont été mises en examen dans l'affaire du Carlton. La présence d'un avocat et du commissaire Lagarde dans le lot a poussé le procureur général de Douai à réclamer un dessaisissement des juges lillois. Une demande aussitôt critiquée par les syndicats de magistrats et les avocats des personnes mises en cause.