Braquage : polémique sur la sécurité

Le convoyeur de fonds grièvement blessé lundi matin ne portait pas de gilet pare-balles.
Le convoyeur de fonds grièvement blessé lundi matin ne portait pas de gilet pare-balles. © MAXPPP
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avec Pierre de Cossette , modifié à
Le convoyeur grièvement blessé à Aubervilliers lundi ne portait pas de gilet pare-balles.

Au lendemain de la violente attaque sur un fourgon blindé à Aubervilliers, la polémique enfle. Le convoyeur de la TAS, grièvement touché alors qu'il allait remplir le distributeur automatique de billets BNP du 55 avenue Jean-Jaurès, ne portait pas de gilet pare-balles, contrairement à l'usage. 

Pour Jacky Gontier, de la Fédération nationale des transports et de la logistique chez FO, l'absence de gilet pare-balles serait de la responsabilité de l'entreprise. "C'est absolument intolérable. Il en va de la responsabilité de l'employeur. C'est à lui de mettre à disposition les gilets pare-balles aux convoyeur de fonds", déplore-t-il au micro d'Europe 1.

L'entreprise déjà épinglée

"Un convoyeur de fonds descend une vingtaine, trentaine de fois de son camion pour aller servir un client, imaginez le risque qu'il encourt chaque jour sans gilet pare-balles, ajoute Jacky Gontier.

En janvier, la société avait déjà été épinglée dans une enquête administrative pour des problèmes de sécurité. Plusieurs syndicats expliquent aussi que des manquements en matière de sécurité ont déjà été rapportés par par des salariés ou des professionnels du secteur. "Tout le monde n'est pas formé", souligne ainsi Michel Guyomard, le secrétaire général de la fédération des transports de la CFTC.

L'argent convoyé en sacs de jute

Autre erreur de l'entreprise relevée : l'argent était convoyé dans des sacs en toile de jute, et non en mallettes sécurisée avec de l'encre pour tacher les billets en cas de problème comme l'exigent pourtant les règles de sécurité. 

Mais une question se pose tout de même : ces effets, dissuasifs en théorie, auraient-ils vraiment pu faire renoncer les deux ou trois hommes qui ont attaqué le convoi lundi matin ? Les agresseurs, équipés d'armes de guerre, ont tiré sans avoir demandé l'argent au préalable.

Les enquêteurs pourront peut-être rapidement répondre à ces questions, puisque deux suspects ont été arrêtés lundi, selon les informations d'Europe 1. Les deux hommes sont âgés d'une trentaine d'années.

Par ailleurs, les véhicules des braqueurs étaient équipés de balises posées par la police qui surveillait ces voitures depuis plusieurs jours. La Brigade de recherche et d'intervention de la police judiciaire parisienne les avait mises en place car les véhicules étaient susceptibles d'être utilisés par des braqueurs. Avertis du mouvement des voitures très tôt lundi matin, les policiers de la BRI se sont immédiatement rendus sur les lieux.