Blanchiment : le point sur l'enquête

© MAXPPP
  • Copié
C.B , modifié à
Alors que 8 nouvelles mises en examen ont eu lieu samedi, Europe1.fr fait le point sur cette enquête impliquant une élue parisienne.

L'affaire de blanchiment d'argent de la drogue en lien avec un vaste trafic de drogues prend de l'ampleur : samedi soir, 8 nouvelles personnes ont été mises en examen dans le cadre du démantèlement de cet important réseau franco-suisse, six d'entre elles sont incarcérées. Cela porte à 17 le nombre de personnes mises en examen.

Parmi elles : Florence Lamblin, une élue parisienne EEVL, adjointe au maire du 13e arrondissement, dont la mise en examen dès vendredi a fait réagir de nombreuses personnalités politiques. Comme les autres, elle doit répondre de faits de "blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs". Europe1.fr fait le point sur les éléments de l'enquête qui impliquent l'élue.

Sur quoi porte l'enquête ? L'enquête porte sur un réseau de blanchiment lié à un trafic de cannabis entre le Maroc, l'Espagne et la région parisienne. Dans le cadre de cette enquête, 17 personnes ont été interpellées en France et trois autres en Suisse.

En France, plus d'un million d'euros en espèces ont été saisis, ainsi que deux photos d'art d'une valeur d'un million d'euros, six lingots d'or, des pistolets automatiques, des gilets pare-balles et des machines à compter les billets. En Suisse, un million de francs suisses en espèces, 160 montres de collection d'une valeur de 2 à 3 millions de francs suisses et "une quantité importante de bijoux de luxe" ont été saisis.

Une enquête sur ce réseau a fait apparaître qu'il avait importé plus de huit tonnes de cannabis et, selon une source policière, sur les seuls cinq derniers mois, ce réseau, actif depuis plusieurs années, a blanchi la bagatelle de 40 millions d'euros.Le coup de filet est donc majeur.

Quels sont les faits reprochés à l'élue ? Florence Lamblin est suspectée d'être impliquée dans un important réseau franco-suisse de blanchiment d'argent de la drogue. Lors des perquisitions au domicile de l'accusée, les enquêteurs ont découvert des liasses de billets. Au total, 375.000 euros en liquide ont été retrouvés à son domicile, mais aussi dans deux coffres forts. Mais l'avocat de Florence Lamblin, Me Jérôme Boursican, a dénoncé beaucoup d'"inexactitudes" dans les faits reprochés à sa cliente.

Selon des informations d'Europe 1, lorsqu'elle avait besoin de liquide, la maire adjointe du 13e arrondissement appelait sa banque localisée en Suisse et tenue par une famille spécialisée dans le blanchiment. Quelques heures plus tard, un livreur apportait la somme, en cash, dans un café.

>>> A lire : Une élue parisienne EEVL mise en examen

Quelle est sa ligne de défense ? L'élue a démenti toute implication. "Elle m'a dit par SMS qu'elle n'y était absolument pour rien", a assuré samedi l'écologiste parisien Yves Contassot. De son côté, Me Jérôme Boursican, évoque tout au plus une affaire de fraude fiscale.

Il a en effet précisé à qu'elle possédait 350.000 euros sur un compte suisse créé en 1920 et provenant d'un héritage familial. Une "personne de confiance" l'a "mise en relation avec quelqu'un qui a rapatrié cet argent en France" et qui "s'est révélé impliqué" dans l'affaire de blanchiment, a-t-il expliqué. "S'il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas avoir déclaré 350.000 euros à l'ISF", a-t-il avancé.

>>> A lire : Blanchiment : Lamblin "choquée"

Florence Lamblin a-t-elle démissionné ? Deux versions se confrontent sur ce point. Selon le maire du XIIIe, Jérôme Coumet, l'élue EELV a accepté de démissionner de ses fonctions de maire-adjoint. Jérôme Coumet a annoncé lui-même que son adjointe, chargée du développement durable et de l'environnement, avait décidé de se mettre "en retrait de sa fonction, ce qui est un acte de démission de fait". "Dès lundi, je prendrai un arrêté lui retirant sa délégation : elle n'aura plus ni responsabilité, ni indemnité (NDLR: environ 1 000 euros par mois), ni signature", a-t-il précisé, selon Le Parisien.

Mais pour Me Jérôme Boursican la situation est plus nuancée. Sur Europe 1, il assure : "Elle reste élue dans la mesure où elle est considéré comme présumée innocente et qu'elle n'a aucune implication dans cette affaire. Elle n'a pas démissionné, elle s'est retirée provisoirement de sa délégation d'adjointe, le temps que j'obtienne un non-lieu."