Bissonnet condamné à 20 ans de prison

La cour d'assise de l’Aude a finalement condamné Jean-Michel Bissonnet à 20 ans de réclusion criminelle.
La cour d'assise de l’Aude a finalement condamné Jean-Michel Bissonnet à 20 ans de réclusion criminelle. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Il s'agissait du troisième procès de l'homme d'affaire pour le meurtre de sa femme.

Il a toujours nié farouchement être le commanditaire du meurtre de sa femme. Mais cette défense n’a pas convaincu la cour. 

Elle a donc condamné jeudi en fin d’après-midi Jean-Michel Bissonnet à 20 ans de réclusion criminelle. Un verdict plus clément que celui prononcé en première instance qui condamnait l’ancien et riche homme d’affaire à 30 ans de réclusion. Les assises ont paru entendre la dernière plaidoirie de la défense de Jean-Michel Bissonnet, qui demandait des circonstances atténuantes. 

"Sa première réaction a été dire qu'il ne ferait pas un jour de prison de plus, c'est sûr qu'il est abattu", a dit pour lui Me Jean-Marc Darrigade qui n’exclu pas un pourvoi en cassation à titre conservatoire, quitte à le retirer ultérieurement.

20 et 8 ans pour les co-accusés

A l'issue de trois semaines de débats en appel à Carcassonne, la cour présidée par Daniel Duchemin a confirmé les peines prononcées en première instance à l'encontre de deux autres accusés. 

Pour avoir exécuté ce crime contre la promesse de 30.000 euros, l'ancien jardinier du couple Bissonnet, Meziane Belkacem, 52 ans, a de nouveau été condamné à 20 ans de réclusion. Pour avoir participé à son élaboration et pour avoir caché l'arme du crime, le vicomte Amaury d'Harcourt, 86 ans, a vu sa peine de 8 ans de prison confirmée.     

Les débats ont aussi permis d'établir que le vicomte d'Harcourt avait donné à Méziane Belkacem des conseils sur le "maniement et l'usage efficace" d'un fusil de chasse.  

3 procès en 2 ans

C'était le troisième procès pour cet improbable trio. Un premier procès avait été arrêté en 2010 à Montpellier quand la cour d'assises de l'Hérault avait appris que Jean-Michel Bissonnet avait tenté de soudoyer un détenu pour qu'il vienne accabler à la barre Amaury d'Harcourt par un faux témoignage.

Un second procès début 2011 s'était soldé par les condamnations des trois hommes. Comme les assises de l'Hérault, celles de l'Aude n'ont donc pas cru aux protestations d'innocence de Jean-Michel Bissonnet.

Bissonnet parle toujours de complot

Jean-Michel Bissonnet n’a eu de cesse durant ces trois procès de crier au complot imaginé contre lui par Méziane Belkacem et Amaury d'Harcourt. Bissonnet a toujours dénoncé un cambriolage manigancé par les deux hommes au cours duquel sa femme Bernadette aurait été abattue de deux coups de fusil. 

Ce troisième procès laisse donc sans réponse la question des raisons pour lesquelles Jean-Michel Bissonnet aurait fait tuer sa femme. "J'aime mes enfants, j'adore toujours ma femme, elle me manque terriblement, elle me manque et je ne suis rien sans elle", a-t-il dit d'un ton presque las avant que la cour ne se retire pour délibérer.