Bébé de Corrèze : les premiers mots de la mère

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avec AFP , modifié à
La mère de la fillette retrouvée dans un coffre de voiture dit s'être "enfermée dans son mensonge"

Le scénario du déni de grossesse de précise. La mère de la fillette de Corrèze, retrouvée baignant dans ses excréments dans le coffre d'une voiture, a expliqué dimanche s'être "enfermée dans un mensonge, un gouffre". Après avoir accouchée seule, la mère de famille a en effet caché la présence de son enfant à tous ses proches, essayant toutefois de le "maintenir en vie". Pour rappel, la fillette âgée de 23 mois a été retrouvée nue, sale et déshydratée dans le coffre de la voiture de sa mère, le 28 octobre dernier en Dordogne. Ses parents, originaire de Corrèze, ont été mis en examen pour "privation de soins par ascendant, violence habituelle sur mineur et dissimulation". De son côté, la fillette est hors de danger mais souffre des "retards importants" physiques et psychomoteurs.

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Le soir de l'accouchement, "tout le monde dormait". Pour la première fois depuis l'éclatement de l'affaire, la mère a accepté de s'exprimer publiquement. Selon elle, sa fillette se prénomme Serena et serait née le 24 novembre 2011. Dans l'émission Sept à Huit diffusée dimanche, elle décrit le moment de l'accouchement, accréditant ainsi la piste du déni de grossesse. "Tout le monde dormait, j'ai mis ma petite fille au monde, je lui ai coupé le cordon, je l'ai prise dans mes bras", confie-t-elle. La mère de famille ne semblait en effet pas consciente de sa grossesse.

Ecoutez le témoignage de la mère de famille :

"J'ai fait mon train-train". Elle a donc continué à faire comme ci l'événement n'avait jamais eu lieu. "Après je l'ai posée, j'ai fait mon train-train, j'ai fait lever mes petits, je les ai préparés pour aller à l'école, comme si de rien n'était. Pour moi ce n'était pas un bébé qui venait de naître", poursuit cette femme au foyer de Brignac, déjà mère de trois enfants. Un scénario déjà évoqué jeudi par l'avocate de la mère de famille. Me Chrystèle Chassagne-Delpech avait déclaré que sa cliente n’a "pas eu conscience de son état de grossesse, de l'accouchement non plus".

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"Je n'ai pas pu en parler". Comme l'explique la mère de famille, la suite logique de son déni de grossesse était donc de cacher l'existence de l'enfant à ses proches. Et donc de mentir. "Je n'ai pas pu en parler. Le jour de l'accouchement je n'ai rien dit à personne le lendemain non plus, le troisième jour non plus, je me suis enfermée dans un mensonge, un gouffre...", raconte-t-elle.

"Elle avait des câlins". Un mensonge qui la forçait à organiser une double vie. "Je me levais avant tout le monde, je préparais le biberon, je descendais lui donner, je restais avec elle un petit peu. Je remontais, je m'occupais des trois enfants. Le soir quand tout le monde dormait je me couchais à côté d'elle, je lui parlais, je mettais de la musique, elle avait des câlins, je lui disais que je l'aimais, j'essayais de jouer avec elle, on avait une relation particulière", détaille-t-elle.

"Un bébé qui a vécu dans ma maison". La mère de famille donne ensuite des précisions sur les conditions de vie de sa fille, assurant qu'elle ne vivait pas dans le coffre de la voiture. "C'est un bébé qui a vécu dans ma maison, dans une pièce où personne n'allait. N'importe qui aurait pu la trouver, elle n'était pas cachée", a-t-elle expliqué, précisant que la fillette "ne pleurait pas, ne faisait pas de bruit". "Pour moi, je ne l'ai jamais maltraitée, je ne pouvais pas m'en occuper comme je me suis occupée de mes trois premiers enfants, mais j'ai essayé de la maintenir en vie", assure-t-elle.