Autriche : ils proposaient de faux Picasso pour des millions d'euros

Les tableaux de Picasso se vendent pour plusieurs millions d'euros (photo d'illustration).
Les tableaux de Picasso se vendent pour plusieurs millions d'euros (photo d'illustration). © AFP
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avec AFP , modifié à
Les suspects ont été interpellés alors qu'ils tentaient de finaliser une vente à 50 millions d'euros... à un faux acheteur, vrai enquêteur.

Ils proposaient de faux Picasso au prix fort: six personnes ont été interpellées et 80 œuvres saisies en Autriche et en Slovénie dans le démantèlement d'un réseau spécialisé dans les contrefaçons de grands maîtres, a annoncé la police autrichienne lundi. Les hommes, âgés de 46 à 64 ans, ont été interpellés dans un hôtel de l'aéroport de Vienne-Schwechat alors qu'ils s'apprêtaient à finaliser la vente de cinq Picasso pour 50 millions d'euros. Les suspects, qui ont plaidé leur bonne foi, ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur procès.

Le faux acheteur était un vrai enquêteur, qui était entré en contact avec les vendeurs après que la police eut été informée de l'existence de ce réseau en début d'année. Lors de ce coup de filet, intervenu durant l'été mais annoncé seulement lundi, 14 toiles signées Pablo Picasso et Emil Nolde ont été saisies lors de perquisitions en Autriche, d'où sont originaires cinq des malfaiteurs présumés.

Des œuvres signées et authentifiées. Soixante-six autres œuvres, signées notamment Gustav Klimt, Claude Monet ou encore Vassily Kandinsky, ont en outre été découvertes en Slovénie au domicile du sixième suspect, un Slovène âgé de 64 ans. Les Picasso saisis en Autriche étaient tous signés et portaient des tampons de galeries. Ils étaient accompagnés de certificats d'authenticité du nom de Claude Ruiz-Picasso, le fils du peintre espagnol.

Les escrocs présumés, qui disposaient d'une abondante documentation, avaient notamment confectionné un catalogue de vente proposant des Picasso et des Chagall pour un total de 72 millions d'euros. "Les tableaux saisis ne sont pas des copies mais des œuvres réalisées 'à la manière de'. Elles sont toutes considérées comme suspectes jusqu'à preuve du contraire, de même que les tampons et les certificats", a indiqué Silvia Strasser, une porte-parole de la police autrichienne. Divers experts ont été mandatés pour des examens approfondis, a-t-elle précisé.