Attouchements sexuels : protégé par l'immunité de papa

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avec Aurélien Fleurot et AFP , modifié à
POLEMIQUE - Fils d'un diplomate de la RDC, un jeune soupçonné de plusieurs agressions a été libéré grâce à l'immunité diplomatique de son père.

INFO. A 14 ans, le jeune adolescent est soupçonné de plusieurs faits d'exhibitionnisme et d'attouchements sexuels. Interpellé la semaine dernière à Magnanville, dans les Yvelines, ce dernier a été relâché au bout de 24 heures. Par quel miracle ? L'ado bénéficie en fait de l'immunité diplomatique de son père, diplomate de la République Démocratique du Congo (RDC). Une situation qui révolte ses victimes.

>>> La France demande la levée de l'immunité. Le ministère des Affaires étrangères a réagi jeudi aux alentours de 12 heures en demandant à la RDC la levée de l'immunité diplomatique de l'adolescent. "La convention de Vienne (qui définit le cadre de cette immunité, Ndlr) ne sert pas à couvrir des actes de cette nature. Le passeport diplomatique n'est pas un permis de violer", a indiqué le Quai d'Orsay.

Il souffre de "gros problèmes psychiatriques". Il est soupçonné d'avoir commis dans les Yvelines un attouchement et un acte d'exhibitionnisme sur deux jeunes filles, et d'avoir violenté légèrement deux adolescents qui avaient assisté aux agressions pour ne pas qu'ils témoignent. Le jeune, décrit comme "déstructuré et souffrant "de gros problèmes psychiatriques" par cette source, a été interpellé le 27 mai. Pendant la nuit, son père s'est rendu au commissariat et a fait valoir son immunité diplomatique.

Tous les actes de procédures ont été détruits. "Nous nous sommes renseignés auprès du ministère des Affaires étrangères qui nous a confirmé que le fils était bien protégé par l'immunité du père", haut responsable à l'ambassade de République démocratique du Congo, a commenté la source. Le jeune a été relâché le 28 mai et les actes de procédure, notamment les prélèvements ADN effectués, ont été détruits. Il devrait être renvoyé dans les prochains jours dans son pays.

"On ne peut rien faire. Il va sortir". "On m'a dit : 'il est là on l'a attrapé mais on ne peut rien faire. Il va sortir'", relate au micro d'Europe 1 Hélène, 18 ans, l'une des victimes de l'adolescent qui se souvient de son passage au commissariat. "La première réaction, c'est un choc. Cela tombe d'un coup et je n'ai pas de mots", poursuit-elle. Sa mère, Sylvie se dit "révoltée" : "on nous dit que l'on est désolé mais que la justice ne peut rien faire pour nous", déplore-t-elle. "Il faut que les choses bougent au niveau de cette immunité diplomatique qui ne sert pas à couvrir des délits et à protéger des délinquants quels qu'ils soient".

Depuis sa remise en liberté, le jeune "aurait récidivé", d'après la source policière, forçant une jeune femme à l'embrasser et exhibant son sexe devant une autre. Ces deux dernières n'ont pas à ce jour déposé plainte.