Attentats de Paris : qui est Gelel Attar, le Belge arrêté au Maroc ?

La ville d'al-Mohammadiya, près de Casablanca où Gelel Attar a été arrêté le 15 janvier.
La ville d'al-Mohammadiya, près de Casablanca où Gelel Attar a été arrêté le 15 janvier. © FADEL SENNA / AFP
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Cécile Bouanchaud avec AFP , modifié à
Le jeune homme de 26 ans, arrêté le 15 janvier, était proche d’Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats.

L’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris se concentre plus que jamais en Belgique. Les autorités marocaines ont annoncé lundi l'arrestation d'un Belge d'origine marocaine "lié directement" aux auteurs des attaques meurtrières de novembre à Paris. Gelel Attar a été arrêté le 15 janvier dans la ville d'al-Mohammadiya, près de Casablanca, a précisé le ministère de l'Intérieur à Rabat dans un communiqué. Il est "lié directement à certains auteurs des attentats de Paris" qui ont fait le 13 novembre, 130 morts et ont été revendiqués par le groupe djihadiste Etat islamique.

Que lui reproche-t-on ? Selon le site d'information marocain Le360, proche de palais royal, l'homme appréhendé a été interpellé au domicile de sa mère alors qu'il s'y trouvait seul. Sa mère se trouve actuellement en Belgique et son père est mort. Pour l’heure, les faits reprochés à cet individu surnommé "Abou Ibrahim", ne sont pas connus. Le jeune homme de 26 ans était très proche d’Abdelhamid Abaaoud, le chef d’orchestre présumé des attentats, et de Chakib Akrouh, l’un des terroristes du commando des terrasses. Ces derniers sont morts dans l’appartement de Saint-Denis, pris d’assaut par les forces de l’ordre, le 18 novembre.

Que faisait-il à Molenbeek ? Gelel Attar est bien connu de la justice belge. En juillet 2015, il a été condamné, en son absence, à cinq ans de prison dans le cadre d’un très gros dossier de filière à Bruxelles. Ce dossier "Zerkani", qui comprend une trentaine de prévenus, repose sur un important réseau de recruteurs de djihadistes belges.

Né à Castel San Giovanni, en Italie, Gelel Attar s’est installé à Molenbeek, en décembre 2011. L’année suivante, il rencontre Khalid Zerkani, qui deviendra son bras droit, selon les juges du dossier "Zerkani". L’enquête démontre également que Gelel Attar a hébergé Khalid Zerkani à son domicile en 2012. Cette même année, son domicile devient le lieu de réunions d’éventuels candidats au djihad. Chez lui, les enquêteurs découvrent tout un matériel d’endoctrinement, rapporte Le Monde. Gelal Attar incitait également les velléitaires au départ à commettre des vols pour se financer.

Quel est son rôle dans les filières syriennes ? Plus encore, selon l'enquête marocaine, ce Belge a accompagné en Syrie le kamikaze Chakib Akrouh, qui s'est fait exploser dans la région de Saint-Denis. Il a rejoint dans un premier temps le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'être enrôlé par l'EI. Durant son séjour en Syrie, il s'est entraîné au maniement des armes et a établi des liens avec des commandants de l'EI, dont "le cerveau des attaques terroristes dans la capitale" française.

D'après l'enquête marocaine, le Belge a quitté ensuite la Syrie pour la Turquie puis s'est rendu en Allemagne et en Belgique avant d'arriver au Maroc via les Pays-Bas. L’enquête a établi que, depuis le Maroc, le suspect communiquait par téléphone avec ses proches restés en Belgique. Il était depuis mars 2014 sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré par la Belgique. Le prévenu sera présenté devant la justice dès la fin de l'enquête.