Attentat en Isère : enquête ouverte sur la diffusion du selfie macabre de Salhi

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Yassin Salhi, transféré au siège de la sous-direction anti-terroriste, à Levallois-Perret, le 28 juin 2015. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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C.P.-R. avec AFP , modifié à
Le parquet de Paris a ouvert une enquête, samedi, pour "apologie d'acte de terrorisme" après la diffusion, sur un compte Twitter présenté comme proche du groupe Etat islamique, du selfie macabre pris par Yassin Salhi avec la tête de sa victime.

Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête après la diffusion, sur un compte Twitter présenté comme proche du groupe Etat islamique, d'une photo décrite comme étant le selfie macabre pris par Yassin Salhi avec la tête de sa victime, a-t-on appris de source judiciaire. Interpellé le 26 juin sur le site gazier de Saint-Quentin-Fallavier en Isère, Yassin Salhi est l'auteur présumé de l'attentat contre ce site classé Seveso et de l'assassinat de Hervé Cornara. Lors de sa garde à vue, le suspect a reconnu avoir tué son patron, retrouvé décapité, mais a invoqué des raisons personnelles. 

Une photo virale. L'enquête a été ouverte des chefs d'"apologie d'acte de terrorisme", de "provocation à la commission d'acte de terrorisme" et d'"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", a indiqué une source judiciaire. Le cliché, sur lequel le terroriste présumé pose avec la tête de son patron, aurait été posté des membres du groupe Etat islamique sur un compte qui pourrait être apparenté à Daech. Twitter a depuis suspendu le compte, qui n'est plus accessible.

Selon le journaliste David Thomson, spécialiste des mouvements djihadistes, ce compte serait tenu par des Français de l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Les diffuseurs de la photo morbide ont même pris soin de communiquer celle-ci à de nombreux profils officiels sur le réseau social : 

Un selfie adressé à "son seul ami". Juste après l'attaque, Yassin Salhi avait lui-même envoyé un selfie à un Franc-Comtois que le suspect de l'attentat contre l’usine Air Products avait décrit comme son "seul ami". C'est via l'application de messagerie instantanée Whatsapp, qu'il avait transmis son cliché à ce Français de 30 ans nommé Yunes V., connu lorsqu’il vivait à Besançon.
Aujourd’hui basé à Raqqa, l'un des bastions de l'Etat islamique, cet ancien technicien en logistique est parti faire le djihad en Syrie, en novembre dernier. Sa mère avait livré un témoignage exclusif à Europe 1, expliquant être "tombée des nues" .