Attentat déjoué : Djebril A., ancien matelot au rêve brisé

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Alain Acco et M.-A.B. , modifié à
PORTRAIT - Un des trois suspects mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi a été affecté pendant un peu plus d’un an sur la base visée par leur projet d’attentat au nom de l’EI.

Ils voulaient frapper une installation de la Marine nationale sur sol français au nom de l’organisation Etat islamique. Trois suspects âgés de 17 à 23 ans ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste dans la nuit de vendredi à samedi et placés en détention provisoire. Parmi ces trois jeunes français, un ancien matelot de la Marine Nationale, resté en poste pendant 15 mois sur le site militaire visé par le projet d’attentat. Puis son rêve a brutalement pris fin.  

Réformé car "inadapté au métier de militaire". Quand il s’engage dans la Marine nationale en juin  2013, Djebril Amara se voit déjà prendre la mer, sur un navire de guerre. Mais ce rêve est vite déçu : trop mal classé pour choisir son affectation, le jeune homme se retrouve simple guetteur dans un sémaphore des Pyrénées-Orientales. Au bout de quelques mois, Djebril multiplie les arrêts maladies et les incidents avec sa hiérarchie, car il a un vrai problème avec l’autorité. A tel point qu’en janvier dernier, il est réformé par la marine car il est jugé inadapté au métier de militaire.

La piste d’une rancœur personnelle contre son ex-chef. C’est à ce moment précis que le jeune marseillais propose à ses amis rencontrés sur Internet de lancer une attaque contre le sémaphore. D’après ses complices, c’est lui qui a lancé l’idée de décapiter le responsable du site et de filmer la scène. Devant les enquêteurs en garde à vue, Djebril s’en défend et explique qu’il se sentait investit d’une mission au service de l’organisation Etat islamique en attaquant une cible sur le territoire français. Mais pour les enquêteurs, Djebril entretenait probablement une rancune personnelle contre son ancien chef.  

Une caméra flambant neuve. A son domicile, les policiers n’ont pas trouvé d’armes, mais seulement du matériel paramilitaire comme des gants à protection renforcée, utilisés par les scootéristes mais aussi très appréciés des combattants djihadistes en Syrie. Il y ont également découvert deux caméras, dont une toute neuve, encore dans son emballage.