Attentat déjoué : Antoine, 19 ans, un "petit jeune sans histoire"

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Mélanie Nunes et M.-A.B. , modifié à
Le jeune homme du Chesnay, dans les Yvelines, a été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Avec deux autres suspects, ils préparaient une attaque contre un site militaire. 

Les trois terroristes présuméssoupçonnés d'avoir projeté une attaque contre le site de la Marine nationale de Béar, près de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, ont passé une première nuit en prison, après quatre jours de garde à vue. Ces trois jeunes de 17, 19 et 23 ans ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Selon les déclarations de deux d'entre eux, le projet était de décapiter un haut gradé de l'armée. L'un d'eux, Antoine F., 19 ans, est originaire d'une banlieue très chic de l'ouest parisien, Le Chesnay.

"On ne pouvait vraiment pas l'imaginer". C'est dans un immeuble au standing chic des banlieues cossues, avec des fleurs à tous les balcons et ses personnes âgées mêlées aux couples avec enfants, qu'a grandi Antoine. C'est ici que les voisins ont vu débarquer la police lundi dernier. Et c'est la stupeur qui a pris la résidence, tant Antoine est décrit comme un garçon calme, discret, gentil et apprécié de son voisinage. 

Marie, qui habite en face de cette famille connait très bien l'adolescent ainsi que sa mère, comme elle le confie au micro d'Europe 1. "C’est une famille bien. Sa mère est quelqu’un de très bien. C’était un petit jeune bien tranquille, sans histoire. On n’aurait jamais imaginé cela. Il était très discret aussi, comme sa maman.  On ne pouvait vraiment pas imaginer qu’il lui arrive ce genre de chose. C’est la surprise. Vraiment. On ne sait pas dans quelle situation il s’est embarqué. Cela arrive à des jeunes très bien mais il ne faisait pas de bruit", raconte-t-elle. 

Sa mère pensait "le récupérer dans 2-3 jours". La mère d'Antoine a fait part de ce même étonnement après l'interpellation de son fils. Divorcée, elle élève seule ses deux enfants et semble ne pas avoir encore réalisé la gravité des faits, selon Marie. "Elle a conscience de ce qui se passe mais pas du risque qu’il encourt", assure Marie. "Elle m’a dit ‘je suis surprise, c’est tout. Je pense que je vais le récupérer dans deux ou trois jours’", rapporte-t-elle. "Dans l’immédiat elle fait face. Mais cela va la fragiliser. Si elle a besoin de moi, qu’elle vienne me voir". Un élan de solidarité partagé par le voisinage qui considère que "cela aurait pu arriver à tout le monde".