Attentat de Nice : "on doit mobiliser comme si on était en guerre"

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Le secrétaire général de la FENVAC, en première ligne dans la prise en charge des victimes d'un attentat, doute des moyens alloués après le carnage de Nice.

A-t-on vraiment les moyens de faire face à la multiplication des attentats sur le sol français ? Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération Nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC), doute de notre capacité de résilience dans le cadre de cette nouvelle "guerre" sur le territoire national. "Cet attentat nous rappelle notre double vulnérabilité : le terrorisme peut frapper sur tout le territoire, ce n'est pas simplement une affaire de Paris, ce qui pose la question de la mobilisation des moyen", avance-t-il au micro d'Europe 1 au lendemain de l'attentat sur la Promenade des Anglais à Nice, qui a fait au moins 84 morts jeudi soir.

Stéphane Gicquel et les membres de la FENVAC ont malheureusement de plus en plus l'occasion d'intervenir. Dans la tragédie, le secrétaire de la FENVAC remarque qu'une amélioration infime dans le traitement des familles des victimes peut être saluée. "Notre association a été intégrée dès minuit dans la cellule interministérielle. On a pu prendre au téléphone les familles des victimes dès 1h du matin. C'est un vrai progrès par rapport au 13 novembre où il avait fallu une quinzaine d'heures avant qu'une réponse téléphonique ne se mette en place", commente-t-il.

La cellule de crise dépêchée à Nice sera-t-elle dotée de moyens suffisants, s'interroge Stéphane Gicquel. "Déjà durant les attentats de Paris, on avait du mal à trouver assez de psychologues, qu'est ce que ça va être à l'échelle de milliers de personnes ?", remarque-t-il. "On va au devant de graves difficultés pour les victimes, car elles n'auront pas de ticket pour être identifiées : comment va-t-on les suivre ?", poursuit-il avec anxiété. "On peut discuter de la terminologie : est-ce qu'il s'agit de gens impliqués ou choqués ? Dans tous les cas ils seront traumatisés. Ils auront l'angoisse de la mort."

Stéphane Gicquel conclut sur l'adéquation des moyens à la situation, rejoignant ainsi une partie de la classe politique qui a d'ores et déjà interprété cet attentat comme un casus belli de Daech à la France : "On dit qu'on est en guerre, on doit mobiliser des ressources et des moyens comme si on était en guerre."