Attentat contre une résidence en Corse

Un commando de trois hommes cagoulés a fait sauter à l'explosif, lundi en plein jour, une villa de Bonifacio (Corse-du-Sud) après avoir maîtrisé les quatre occupants et les avoir brièvement séquestrés, a-t-on appris à la préfecture.
Un commando de trois hommes cagoulés a fait sauter à l'explosif, lundi en plein jour, une villa de Bonifacio (Corse-du-Sud) après avoir maîtrisé les quatre occupants et les avoir brièvement séquestrés, a-t-on appris à la préfecture. © CAPTURE ECRAN GOOGLE MAP
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avec agences , modifié à
L'attentat doublé d'une prise d'otages a été revendiqué par un commando se réclamant du FLN.

Une luxueuse résidence secondaire appartenant à un banquier parisien à la retraite a été gravement endommagée par un attentat à l'explosif lundi à Balistra, près de Bonifacio, en Corse-du-Sud. Les faits se sont déroulés entre 13h30 et 14h30.

Le FLNC à la manoeuvre ?

Un commando de plusieurs hommes, au nombre de six selon France 3 Corse, disant appartenir au Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avait auparavant capturé les occupants de la villa pour les faire sortir des lieux et placer plusieurs charges explosives à l'intérieur. Ces personnes ont ensuite été relâchées et il n'y a pas eu de victime.

Le permis de construire de la villa visée aurait récemment fait l'objet d'une contestation mais le tribunal administratif aurait donné raison au propriétaire de la villa, selon les informations recueillies par Europe 1. Des démineurs procèdent actuellement à des vérifications pour s'assurer qu'il ne reste pas de charges explosives sur les lieux. Un périmètre de sécurité a été établi autour de la maison par la gendarmerie.

Une longue bataille juridique

Ce secteur, dans l'une des plus belles zones côtières de Corse, est convoité par des investisseurs tels que le banquier parisien, qui y avait acquis quelque 200 hectares dans les années 1970 pour construire des résidences secondaires. Certaines constructions du banquier ont déjà été plastiquées en 1990 et 2001, de même qu'un camping à Rondinara dont il est actionnaire.

La maison visée fait partie d'un complexe immobilier ayant fait l'objet d'une longue bataille juridique entre le banquier parisien et des associations insulaires de protection de l'environnement qui accusent le promoteur de violer la loi littoral. Le banquier avait finalement obtenu le permis de construire une dizaine de villas dans le secteur de Balistra.

"Les plastiquages ont empêché que la Corse devienne comme la Côte d'Azur"

Malgré tout, les associations de protection de l'environnement ont du mal à condamner l'attentat. "Sur un espace remarquable et inconstructible, on a un complexe immobilier qui est en train de se construire. Il n'y a plus d'état de droit", regrette Vincente Cucchi, la présidente de l'une de ces associations. "Je ne peux pas condamner [l'attentat]. Depuis une trentaine d'années, on dit que les plastiquages ont empêché que la Corse devienne comme la Côte d'Azur. Ça a été un frein à l'urbanisation massive de notre littoral", assure-t-elle.

Le FLNC avait revendiqué le 2 juin une vingtaine d'attentats contre des résidences secondaires commis dans la plupart des régions de l'île, lors d'une "nuit bleue", le 11 mai. Il s'agissait essentiellement de résidences secondaires appartenant à des continentaux ou à des étrangers, notamment italiens.