Attaque d'un commissariat à Paris : qui est l'homme abattu par la police ?

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C.P.-R. avec Alain Acco , modifié à
L'homme qui a été abattu, jeudi, par des policiers devant le commissariat du 18e arrondissement de la capitale avait été arrêté en 2012 pour vol en réunion. 

Sur lui, pas de papiers d'identité, mais une lettre manuscrite prêtant allégeance à l'Etat islamique et sur laquelle figure un drapeau de l'organisation terroriste. Jeudi soir, l'homme abattu devant un commissariat du 18e arrondissement de Paris, alors qu'il tentait d'attaquer des policiers à l'aide d'une lame de type feuille de boucher, a été identifié. Que sait-on, à ce stade de l'enquête, sur son profil ? 

C'est muni d'un couteau de "type feuille de boucher et d’un dispositif explosif fictif", selon les termes du procureur de Paris, François Molins, que l'homme s'est présenté vers 11h30 devant le commissariat du 34, rue de la Goutte d'Or, dans ce quartier populaire. Vêtu d'un jean et d'un manteau de couleur sombre, il a alors brandi son arme en lançant "Allah Akbar" avant d'être atteint par les tirs de riposte des policiers. 

Sous son manteau, une pochette entourée de scotch et de laquelle un fil dépassait a été retrouvée. Dans un premier temps, ce dispositif a donc laissé penser qu'il pouvait porter une ceinture explosive, mais l'objet a été examiné par un robot de déminage et s'est révélé factice.  

Arrêté pour vol en réunion en 2012. D'après les informations d'Europe 1, les empreintes digitales de l'assaillant correspondent à celles d'un homme connu des services de police pour avoir été mis en cause, en 2012, pour avoir volé une paire de lunettes à un touriste dans les rues de Sainte-Maxime, dans le Var. Des empreintes digitales qui avaient été entrées, lors de son arrestation, dans le Fichier national des empreintes digitales (FAED). L'homme avait alors déclaré ne pas avoir de domicile fixe et s'était présenté aux gendarmes chargés de l'enquête sous le nom d'Ali Sallah, né en mai 1995 à Casablanca, au Maroc, et entré illégalement en France. Le jeune homme avait alors écopé d'un rappel à la loi, avec obligation de quitter le territoire français. Quel a été son parcours, depuis ? Comment et pourquoi s'est-il retrouvé jeudi midi devant le commissariat de la Goutte d'Or ? Ce sont là quelques unes des questions auxquelles les enqueteurs vont tenter de répondre.

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Il prête allégeance à l'EI. Sur le corps du suspect, les enquêteurs ont découvert "un papier sur lequel figurent le drapeau de Daech et une revendication non équivoque en langue arabe", a annoncé le procureur de la République de Paris, dans un communiqué, jeudi après-midi.

Dans cette lettre rédigée à la main, l'homme prête allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'Etat islamique, et dit vouloir "venger les morts de Syrie", d'après une source proche de l'enquête. Dans son smartphone, des SMS envoyés par un opérateur téléphonique allemand ont été retrouvés, tout comme des applications et des consultations de site en langue arabe. Pour autant, la ministre de la Justice Christiane Taubira a affirmé sur iTELE : "Ce qui apparaît très clairement de ce qui est connu de cette personne, (c'est qu'elle) n'a aucun lien avec la radicalisation violente, aucun".

Deux noms, aucun fiché chez les renseignements. Selon les premiers éléments d'enquête recueillis par Europe 1, l'homme donne aussi un nom dans cette lettre. Problème : celui-ci ne correspond pas au nom sous lequel il est enregistré au FAED, "Ali Sallah". Une seule certitude pour l'instant, d'après nos informations : aucun de ces deux noms n'étaient connus des services de renseignement français.